LVII
réponse au discours de m. de montalembert.
Il faut être juste : le discours de M. de Montalembert (voir séance de la Chambre), à propos de l’article qui exige l’affirmation qu’on n’est pas d’une congrégation non autorisée, etc., pour être apte à enseigner, a été bien et a eu des accents de vérité, de générosité et d’élévation remarquables.
Oui, il est fâcheux que, dans un pays libre, il y ait cette trace de test 37 dans la loi. La défense des Ordres religieux a été en partie vraie dans la bouche de M. de Montalembert ; la péroraison adressée à M. Guizot (ad hominem) pour preuve qu’impopularité n’est pas conviction et condamnation, a été très-heureuse, très-éloquente. Mais on aurait pu répondre sans déclamation que cet article était une précaution de haute prudence, qu’il faut tenir compte dans un pays des antécédents historiques, que les Jésuites d’aujourd’hui payent et payeront longtemps encore pour ceux d’autrefois, que la religion tout entière et son libre et paisible exercice pourraient être compromis, troublés, si on ne prenait cette mesure, et qu’enfin il est à désirer que vienne un temps où tout vestige de cette interrogation de conscience puisse disparaître : mais on ne pourrait supprimer à présent la garantie sans de graves inconvénients pour la chose sacrée qui doit être le plus chère à M. de Montalembert, et sans compromettre le gouvernement lui-même.