DESLANDES, [André-François] de l’Académie de Berlin, mort en 1757, âgé de 67 ans.
Il a fait beaucoup d’Ouvrages, parmi lesquels il y en a d’utiles & d’inutiles, de bons, de médiocres, & de mauvais. On peut placer dans cette derniere classe celui qui a pour titre : Réflexions sur les Grands Hommes qui sont morts en plaisantant. D’abord, presque tous les Grands Hommes qu’il cite ne le sont pas ; secondement, leurs plaisanteries ne sont pas des plaisanteries ; enfin les réflexions de l’Auteur sur la mort, ne sont pas des réflexions, mais des saillies qui n’ont pas même le ton des saillies. Son Art de ne point s’ennuyer produit précisément un effet tout contraire. L’Histoire critique de la Philosophie annonce un mince Philosophe & un Littérateur médiocre, malgré tout le succès qu’elle a eu & tous les éloges qu’on en a faits. Son seul mérite consiste dans quelques anecdotes sur les anciens Philosophes, qui supposent de l’étude & des recherches aux yeux de ceux qui ignorent que l’Auteur les a presque toutes puisées dans Diogene Laërce & dans les notes de Ménage.
Le meilleur Ouvrage de M. Deslandes est l’Essai sur la Marine & le Commerce, parce que l’utilité publique en est l’objet, & que d’ailleurs il est assez bien écrit. Il mérite encore des louanges pour son Recueil de différens Traités de Physiques & d’Histoire naturelle. Cette compilation où il a mis beaucoup du sien, est très-intéressante, & prouve qu’il étoit plus fait pour les Sciences que pour la Morale.