(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 110
/ 5837
(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » p. 110

2. DANGEAU, [Philippe de Courcillon, Marquis de] frere du précédent, de l’Académie Françoise, & de celle des Sciences, né en 1638, mort à Paris en 1720.

Il doit sa célébrité à des Mémoires manuscrits, où M. de Voltaire, M. le Président Hénault, & M. de la Beaumelle, ont puisé bien des Anecdotes. Il est très-vraisemblable que M. le Marquis de Dangeau, un des Seigneurs les plus accrédités à la Cour de Louis XIV, ait pu éclaircir beaucoup de faits, donner le nœud de certaines intrigues, & dévoiler les ressorts de la plupart des événemens de son temps ; mais une chose inconciliable, c’est de voir l’Auteur du Siecle de Louis XIV, tantôt le citer pour appuyer ce qu’il dit, tantôt rejeter son témoignage, en attribuant à un Valet de chambre imbécille les Mémoires qui portent son nom. Si M. de Voltaire a toujours cru que ces Mémoires fussent l’ouvrage d’un Valet de chambre, pourquoi s’en appuyer dans tant d’occasions ? N’est-ce pas vouloir créer des êtres & les détruire à son gré ? Et est-ce avec de pareilles ressources qu’on peut prétendre à la gloire de dire la vérité, & à celle de bien écrire l’Histoire ?