1. COULANGES, [Philippe-Emmanuel de] Maître des Requêtes, né à Paris en 1631, mort dans la même ville en 1716 ; l’Anacréon du siecle dernier, & l’agrément des Sociétés de son temps, par la vivacité de son esprit & la gaieté de son caractere.
Ses Chansons, que nos fades Ariettes ne sont pas
capables de faire oublier, ont amusé long-temps la Cour & la Ville.
Tout y respire le génie François & le vrai ton de ce genre, dans
lequel il n’est donné qu’à notre Nation d’exceller. M. du Tillet s’exprime ainsi à son sujet, avec plus de vérité que de
grace : « Il avoit une facilité merveilleuse à composer des
Chansons presque dans l’instant, sur tout ce qui se présentoit
d’agréable ou d’intéressant, & personne n’a mieux réussi que lui
dans ce genre d’écrire. Le naturel & le tour aisé qu’il donnoit
aux paroles de ses Chansons, qu’il mettoit sur
les airs les plus connus & les plus faciles, a
fait que plusieurs personnes les ont retenues, & qu’on a été en
état d’en donner un Recueil au Public. L’Auteur ne parut pas
satisfait de cette édition ; son dessein n’ayant pas été qu’on
imprimât des Vers qu’il avoit faits seulement pour s’amuser &
les personnes avec lesquelles il étoit en société. »
Les Chansons de M. de Coulanges ont un mérite particulier ; elles contiennent des anecdotes curieuses sur les événemens de son temps : c’est par-là que ce genre frivole peut encore être utile.
Ce Poëte conserva sa gaieté jusque dans l’âge le plus avancé. A quatre-vingts ans il composa encore des Chansons, qui feroient honneur à beaucoup de nos jeunes Poëtes.