(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 504
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 504

Choisi, [François-Timoléon de] Doyen de la Cathédrale de Bayeux, de l’Académie Françoise, né à Paris en 1644, mort dans la même ville en 1724.

Ses ouvrages de Biographie sont aujourd’hui fort négligés, indifférence que cet Auteur n’eût pas dû éprouver. Les Vies qu’on a de lui, & principalement celles de S. Louis, de Philippe de Valois, de Charles V, de Charles VI, sont préférables à tout ce que nous ont donné depuis les Buri, les Goujet, les Formey, les Burigny, & plusieurs autres Biographes de nos jours. Ces Histoires particulieres sont intéressantes par le plan, la méthode, les agrémens & la pureté du style ; l’Historien n’est blâmable que d’y avoir hasardé quelques anecdotes dont on a reconnu la fausseté. Sa Relation du Voyage de Siam est encore moins à l’abri du même reproche. Il s’étoit sans doute trop familiarisé avec le style romanesque, en écrivant sa propre Histoire, sous le nom de la Comtesse des Barres, pour éviter ce défaut dans des occasions plus importantes. Le style de son Histoire de l’Eglise est fort au dessous de la gravité du sujet ; les récits qu’il y fait entrer, la déparent entiérement. L’Histoire Ecclésiastique ne sauroit admettre les anecdotes galantes, le détail des intrigues de la Cour de nos Rois, & mille autres frivolités qu’il y étale avec une complaisance qui fait tort à son jugement.

On estime sa Traduction de l’Imitation de J. C. qui n’est pourtant pas la meilleure de celles que nous avons, & ses quatre Dialogues sur l’Immortalité de l’ame, qu’il composa, dit-on, en société avec M. de Dangeau, son ami intime.