Chevreau, [Urbain] né à Londres en 1613, mort dans la même ville en 1701.
A peine son nom est-il aujourd’hui connu du commun des Littérateurs ; on a oublié du moins qu’il a été un des beaux esprits du siecle dernier ; cependant ses Ouvrages offrent plus de talent, une Littérature plus étendue que les Productions d’un grand nombre d’Ecrivains qui brillent dans celui-ci & sont destinés au même sort. Son Roman intitulé les Tableaux de la Fortune, est d’un bon Observateur ; son Histoire au Monde, souvent réimprimée & écrite d’après les Auteurs originaux, donne une idée avantageuse de son érudition : personne n’avoit traité, avant lui, d’une maniere plus vraie & plus instructive, ce qui concerne les Orientaux, & en particulier les Musulmans. Ses Œuvres mêlées forment deux volumes, & renferment plusieurs Lettres assez agréables, parsemées de petites Pieces de vers, quelquefois ingénieuses, plus souvent foibles, toujours exemptes d’enflure & de prétention. Il paroît, par ses Lettres, que Chevreau étoit en commerce avec les Poëtes & les Erudits de son temps, sur-tout avec Madame la Comtessede la Suze, dont il se montre Adorateur passionné.