(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 439-440
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » pp. 439-440

Caraccioli, [N. Marquis de] Colonel au service de Pologne, né à Paris en 17..

La plupart de ses Ouvrages, qui sont en grand nombre, ont été accueillis du Public ; mais peu loués des Gens de Lettres : ils ont sans doute trouvé mauvais qu’un Militaire choisît des objets de Religion pour exercer sa plume. Tout ce qu’il a écrit néanmoins, quand il a su se borner à la Morale sans toucher aux Dogmes, marque un Auteur judicieux, plein de sentimens, d’honneur & de religion ; un Littérateur instruit, qui ne se sert de ses connoissances que pour orner la vertu & en inspirer l’amour ; un Ecrivain estimable, qui, sans avoir un style élégant, correct ni précis, a dans sa maniere de s’exprimer un ton de chaleur & d’intérêt, qui fait goûter ses Ouvrages. On peut même dire qu’il a rendu service à la Chaire, ou plutôt aux Orateurs médiocres, qui ne se font pas scrupule de débiter des morceaux entiers de la Jouissance de soi-même, de l’Univers énigmatique, du Tableau de la Mort, & de quelques autres de ses Ecrits.

M. de Caraccioli a encore publié un Dictionnaire critique, pittoresque & sentencieux, où l’on est fâché de trouver un langage qui ne ressemble en rien à celui auquel il s’étoit d’abord attaché. On ne peut lire rien de plus frivole, soit pour le style, soit pour les sujets.

On sait que M. de Caraccioli a publié sous le nom du Pape Clément XIV, trois volumes de Lettres familieres ; mais les doutes sur l’authenticité de ces Lettres ne sont pas dissipés.