(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 394
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 394

2. Brun, [Pierre le] Oratorien, né à Brignolles, mort en 1629, a écrit contre les Sorciers, & croyoit aux Sorciers : cependant son Histoire critique des pratiques superstitieuses est pleine d’érudition, & assez pourvue de jugement, excepté quand il en est à l’article des sortiléges, dont il combat le ridicule en admettant souvent des faits que la raison auroit dû rejeter. Telle est l’Histoire de Marie Bucaille, Sorciere, qui, étant en prison à Valogne, parut à quelques lieues de là, dans le même instant que le Juge de Valogne l’interrogeoit. Telle est aussi celle des Bergers de Brie, condamnés par le Parlement de Paris, en 1691, à être pendus & brûlés, où il assure qu’il y avoit beaucoup de surnaturel dans leur fait. Toutes ces méprises ne sont pas capables de faire oublier que l’Ouvrage du P. le Brun est estimable à bien des égards.

Les Lettres pour prouver l’illusion des Physiciens sur la baguette devinatoire de Jacques Aimard, ne sont pas non plus sans mérite. Il y a apparence que si elles eussent été connues avant les deux volumes qu’on a faits pour enseigner la maniere de se servir de cette baguette, elles auroient épargné au Public un ridicule Ouvrage, & à certains Lecteurs le ridicule d’y ajouter foi.