(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 347
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 347

Bouhier, [Jean] Président au Parlement de Dijon, sa partie, de l’Académie Françoise, né en 1673, mort en 1746, Homme Savant, fort zélé pour les Lettres, mais peu élégant dans son style. Il travailla de concert avec M. l’Abbé d’Olivet, son ami, à traduire en notre langue les Entretiens de Cicéron sur la Nature des Dieux. On reconnoît aisément dans cette Traduction la différence des deux plumes. Celle du Président est d’un homme nourri de la lecture des Anciens, & plus engraissé de leur substance (si on peut se servir de ce terme) que paré des graces qui leur sont si naturelles. Il faut bien se garder de confondre ses Remarques sur Cicéron avec sa Traduction ; l’érudition saine dont elles sont enrichies, suffit pour faire une réputation à ce savant Littérateur. Ses Dissertations sur Hérodote ne sont pas moins estimables.

M. le Président Bouhier pensoit très-sagement qu’on ne devoit traduire qu’en vers les anciens Poëtes ; mais il auroit dû en laisser à d’autres l’exécution. Anacréon, Sapho, Catulle, perdroient tout leur mérite, si on en jugeoit par la maniere dont il a rendu leurs plus beaux morceaux.