1. Bellay, [Jean du] Cardinal, né en 1492, mort à Rome en 1560.
Les Belles-Lettres furent l’étude de sa jeunesse, & la Poésie latine fut, tout le temps de sa vie, l’objet de ses délassemens. M. de Thou & le Chancelier de l’Hôpital louent beaucoup ses vers qui forment trois volumes : on aime mieux s’en rapporter à M. de Thou, que d’examiner les Pieces.
Martin du Bellay, frere du Cardinal, a laissé des Mémoires historiques depuis 1513 jusqu’au regne de Henri II. Nos Historiens n’ont pas consulté ces Mémoires, ou, s’ils les ont consultés, ils ne les citent jamais.
2. Bellay, [Joachim du] Chanoine de Notre-Dame de Paris, cousin-germain du Cardinal, cultiva aussi les Muses latines, qui ne lui inspirerent rien que de médiocre. Les Muses françoises lui furent plus favorables. Ses Poésies sont les premieres où l’on trouve de la douceur & de l’harmonie, qualités nécessaires à toute production poétique. Ses Sonnets sont, de tous ceux qu’on avoit avant lui, les plus conformes aux regles. Les vers de du Bellay ont en général des graces que le temps n’a pu effacer. Il auroit poussé plus loin la perfection de notre Poésie, s’il n’y eût renoncé de très-bonne heure, pour se livrer à des occupations plus graves. La mort le surprit, lorsqu’il étoit sur le point d’aller prendre possession de l’Archevêché de Bordeaux.