(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 167
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 167

6. Arnaud, [N.] Abbé, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Carpentras, en 17..

Sans avoir composé beaucoup d’Ouvrages, il s’est acquis des droits à l’estime publique. Son amour pour les Beaux-Arts a toujours été soutenu par des connoissances profondes & par une maniere de présenter ses idées, qui les rend aussi intéressantes, qu’elles sont justes & lumineuses. Tant qu’il a travaillé au Journal Etranger & à la Gazette Littéraire, on a reconnu dans les articles de sa façon, le Savant, l’Homme de goût & le Juge éclairé.

Quoique M. l’Abbé Arnaud ne soit pas Poëte, on dit qu’il s’amuse quelquefois à faire des vers. On lui attribue, entre autres Pieces, cette Epigramme, contre un de ses Confreres Académiques, qui n’a pas dû la trouver bonne.

Ce M.*** si long, si lent, si lourd,
Qui ne parle pas, mais qui beugle,
Juge de peinture en aveugle,
Et de musique comme un sourd ;
Ce pédant à fâcheuse mine,
De ridicules si bardé,
Dit qu’il a le secret des vers du grand Racine :
Jamais secret ne fut si bien gardé.