6. Arnaud, [N.] Abbé, de l’Académie Françoise & de celle des Inscriptions, né à Carpentras, en 17..
Sans avoir composé beaucoup d’Ouvrages, il s’est acquis des droits à l’estime publique. Son amour pour les Beaux-Arts a toujours été soutenu par des connoissances profondes & par une maniere de présenter ses idées, qui les rend aussi intéressantes, qu’elles sont justes & lumineuses. Tant qu’il a travaillé au Journal Etranger & à la Gazette Littéraire, on a reconnu dans les articles de sa façon, le Savant, l’Homme de goût & le Juge éclairé.
Quoique M. l’Abbé Arnaud ne soit pas Poëte, on dit qu’il s’amuse quelquefois à faire des vers. On lui attribue, entre autres Pieces, cette Epigramme, contre un de ses Confreres Académiques, qui n’a pas dû la trouver bonne.
Ce M.*** si long, si lent, si lourd,Qui ne parle pas, mais qui beugle,Juge de peinture en aveugle,Et de musique comme un sourd ;Ce pédant à fâcheuse mine,De ridicules si bardé,Dit qu’il a le secret des vers du grand Racine :Jamais secret ne fut si bien gardé.