(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 156
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(1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » p. 156

2. Arnaud d’Andilly, [Robert] fils aîné du précédent, né à Paris en 1589, mort en 1674 ; Littérateur plus distingué que son pere.

On a de lui plusieurs Ouvrages, dont la plupart sont des Traductions qu’on lit encore avec plaisir, en faisant grace aux infidélités, en faveur de la pureté du style. Celle de l’Histoire des Juifs par Josephe, est sur-tout répréhensible par beaucoup d’inexactitudes, sans qu’on puisse néanmoins lui refuser le mérite d’être supérieure à celle du P. Gillet, Génovéfain, dernier Traducteur de cet Historien.

Arnaud cultiva aussi la Poésie. Il fit un Poëme sur la Vie de J. C. & d’autres Œuvres de piété en vers, qui prouvent que la prose étoit son véritable genre.

Cet Auteur vécut long-temps à la Cour, où il n’employa son crédit que pour rendre service. Il ne rougissoit point, dit Balzac, des vertus chrétiennes, & ne tiroit point vanité des vertus morales. Il se retira ensuite à Port-Royal, où il termina sa carriere en Philosophe chrétien. Il fut pere de Simon Arnaud, Marquis de Pompone, Ministre & Secrétaire d’Etat, qui, par son crédit, ne put empêcher [comme l’a remarqué M. de Voltaire] ni les disputes ni les disgraces de son oncle, dont nous allons parler.