(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « II » pp. 9-11
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(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « II » pp. 9-11

II

les burgraves, par victor hugo. — judith, par madame émile de girardin. — mademoiselle rachel — lamartine et toussaint louverture, etc.

Il n’y a rien de nouveau ici depuis une quinzaine : on vit littérairement dans les salons sur ce méchant livre de Lamennais, et sur ce joli chapitre de Saint-Cyr.

Vous pourrez profiter, pour l’article sur les Amschaspands, ou, comme on dit, les chenapans de Lamennais, de l’article des Débats du 1er mars, lequel article est de M. Cuvillier-Fleury.

On attend patiemment les Burgraves, et puis Judith. Madémoiselle Rachel a récité chez elle, à l’un de ses jeudis soirs, une scène ou même un acte de Judith qui a réussi, et un de Bérénice qui a paru moins satisfaire. — Ne mettez jamais trop d’épigrammes contre madame de Girardin, je vous en prie ; car je ne veux pas paraître un traître à ses sourires.

— La politique a recommencé d’hier sur les fonds secrets, c’est un débat très-attendu et qui promet d’être décisif. M. Guizot a eu hier un premier éloquent succès, et tout annonce la réussite du ministère.

Il vient d’en obtenir un second, le 2, celui-ci encore plus éloquent contre M. de Lamartine qui est en veine de désastres.

Dans la Revue des Deux Mondes du 1er mars, il y a une chronique où Rossi, nageant entre deux ou trois eaux, et ne voulant guère parler de choses d’ici, a très-bien parlé, ce me semble, de Genève et de la Suisse.

Les lettres (anonymes) d’un député sur la question ministérielle, dans la Revue, sont de M. Vivien, ancien ministre du 1er mars.

— Il y a, dans ce même numéro, des vers de Lamartine7, quelques-uns assez beaux et le tout en somme assez mauvais pourtant. Une faute de français énorme pour un académicien :

Martyres dans le ciel ou libres sur la terre ; — pour martyrs.

Il y a des bévues anatomiques dans ce même morceau de Lamartine : on reconnaît en effet très-bien un squelette de nègre d’avec un squelette de blanc. Il y a bien d’autres différences que la peau : l’angle facial, etc.

— Il vient de paraître des Mémoires du maréchal de La Force du temps de la Ligue, de Henri IV et de Louis XIII, qui contiennent, dit-on, beaucoup de choses inédites, lettres de Henri IV et autres ; enfin c’est un supplément utile aux Mémoires de ce temps. L'éditeur est le marquis de La Grange, député de la nuance et du cortége de Lamartine et allié par sa femme aux Caumont de La Force.