(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reboul, Jean (1796-1864) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Reboul, Jean (1796-1864) »

Reboul, Jean (1796-1864)

[Bibliographie]

Poésies (1836-1840). — Le Dernier Jour (1839). — Poésies nouvelles (1846). — Le Martyre de Vivia (1850). — Les Traditionnelles (1857). — Dernières poésies (1865).

OPINIONS.

Alphonse de Lamartine

Ces poètes du soleil ne pleurent même pas comme nous ; leurs larmes brillent comme des ondées pleines de lumière, pleines d’espérance, parce qu’elles sont pleines de religion. Voyez Reboul , dans son enfant mort au berceau ! Voyez Jasmin , dans son fils de maçon tué à l’ouvrage ou dans son Aveugle ! Voyez Mistral , dans sa mort des deux Amants !

[Cours familier de littérature (-1868).]

Chateaubriand

Je me défiais de ces ouvriers-poètes qui ne sont ordinairement ni poètes ni ouvriers : réparation à M. Reboul. Je l’ai trouvé dans sa boulangerie ; je me suis adressé à lui sans savoir à qui je parlais, ne le distinguant pas de ses compagnons de Cérès. Il a pris mon nom et m’a dit qu’il allait voir si la personne que je demandais était chez elle. Il est revenu bientôt après et s’est fait connaître ; il m’a mené dans son magasin ; nous avons circulé dans un labyrinthe de sacs de farine, et nous sommes grimpés par une espèce d’échelle dans un petit réduit, comme dans la chambre haute d’un moulin à vent. Là, nous nous sommes assis et nous avons causé. J’étais heureux comme dans mon grenier à Londres et plus heureux que dans mon fauteuil de ministre à Paris. M. Reboul a tiré d’une commode un manuscrit et m’a lu des vers énergiques d’un poème qu’il composa sur le Dernier Jour. Je l’ai félicité de sa religion et de son talent.

[Les Mémoires d’outre-tombe (éd. de ).]

Valery Vernier

Un autre patron littéraire de Jean Reboul fut M. Alexandre Dumas. On ne douta plus à Paris du mérite de l’artisan-poète, après que l’auteur des Impressions de voyage eut, en quatre pages spirituelles et attendries, montré le boulanger dans sa boutique et le chantre dans son sanctuaire. Le sincère enthousiasme de notre brave conteur gagna tout le monde, et chacun, allant à Nîmes, se proposait de voir Reboul avant les Arènes, ce géant romain ! le guide les montrait à Dumas tandis qu’il se rendait chez le poète : « Merci, je ne les vois pas ! » répondit le spirituel voyageur.

[Les Poètes français, recueil publié par Eug. Crépet (1861-).]