Popelin, Claudius (1825-1892)
[Bibliographie]
L’Art du potier (1861). — L’Émail des peintres (1866). — L’Art de l’émail (1868). — Les Vieux Arts du feu (1869). — Cinq octaves de sonnets (1875). — Le Songe de Polyphile, trad. (1880). — Hist. d’avant-hier, poème (1886). — Un livre de sonnets (1888). — Poésies complètes (1889).
OPINIONS.
Alphonse Lemerre
C’est par un volume de vers, Cinq octaves de sonnets, que Claudius Popelin appartient à cette Anthologie. On y trouve les qualités de précision et de style qui lui ont fait une place à part dans le monde artistique.
Remy de Gourmont
Claudius Popelin fut un poète de bonne volonté — non tout à fait un vrai poète. Le vrai poète est avant tout un grammairien (un philologue) ; le lexique est sa lyre : il doit en connaître toutes les ressources et n’ignorer même ni le terme le plus nouveau ni le plus désuet. Si sa science s’étend aux langues anciennes, il est mieux armé encore, car il a rendu esclaves un plus grand nombre de mots, et, qu’il s’en serve ou pas, ils demeurent serfs et enrichissent le domaine du poète. Quant aux poètes ignorants, ils sont médiocres dès qu’ils n’ont pas de génie : ils sont Lamartine ou Grandmougin.
Le grammairien (au sens ancien du mot) est le savant par excellence ; il dénombre les signes, les classe et établit les rapports qu’ils peuvent avoir entre eux ; le poète surajouté au grammairien apporte à la besogne la qualité primordiale qui donne la vie aux choses, l’imagination — et le vrai poète apparaît : qu’il n’ait qu’un peu de talent, il est poète ; il peut créer, et il crée — en proportion de l’autorité qu’il a sur les signes.
Claudius Popelin n’avait pas sur les signes une bien décisive autorité, mais il était poète ; seul, il prouverait le beau sonnet d’une si pure forme classique :
La très sévère loi du flux et du refluxS’impose inéluctable, et le lierre s’enrouleAux colonnes…..
Pierre de Bouchaud
Somme toute, c’est l’artiste qui a dominé chez lui et lui a dicté ses moindres pensées, en poésie, où les mots : gloire, patrie, amour, bonheur, souffrance (toute la vie), reviennent sans cesse sous sa plume, sauvés de la vulgarité par le charme d’une langue nerveuse, colorée, et par de beaux élans d’enthousiasme, transformés par la magie d’un talent sensitif, fécond, impressionnable, précisément parce qu’il provient d’une nature artiste, revêtus enfin du majestueux vêtement d’un style imagé, toujours respectueux de la forme.