Du Plessys, Maurice (1864-1924)
[Bibliographie]
Le Premier Livre pastoral (1892).
OPINIONS.
Ernest Raynaud
L’auteur a mis quelque coquetterie à parfaire ce livre : Premier Livre pastoral, en peu de mois, pour confondre ceux qui l’accusaient d’impuissance. S’il y paraît à quelques réminiscences décadentes, nous n’en revendiquons pas moins cette œuvre pour issue de la règle romane, et c’est à juste titre que sa couverture s’orne la première de l’image de la Déesse où, pour nous, s’identifient la Pallas grecque et la Minerve latine.
Au sortir de la boue et des marécages de la littérature décadente, nous retrouvons dans ce livre l’air salubre et vivifiant des purs sommets. Toutes les pages volent balayées d’un souffle vraiment épique. À l’encontre de Moréas, qui est davantage un élégiaque, Maurice Du Plessys s’emploie à imiter, autant qu’il est en lui, les fougueuses hardiesses de Pindare. Il s’élance, à sa suite, dans les régions du pur lyrisme, et l’audace règle seule son vol aventureux. Il a sorti des ruines d’Alcée et de Stésichore des joyaux d’un éclat sans pareil. Son style frémit de tout l’or rapporté d’explorations lointaines. Il aime les rivages délaissés ; il a ramené de l’oubli les dépouilles opulentes de Rousseau le Pindarique, et il a rendu tributaire jusqu’à notre Lebrun.
L’éloquence est l’une des vertus de ce poète, qui s’y applique avec la conviction qu’écrire bien dans sa langue est encore la meilleure manière de penser juste. Il a raison. Comment la forme saurait-elle être dissoluble de l’idée ? Comment saurait-il y avoir des idées véridiques exprimées dans une langue fausse ? Comment une langue véridique saurait-elle masquer l’Erreur ?
Lucien Muhlfeld
M. Maurice Du Plessys est le digne disciple de
L’Athénien honneur des Gaules, Moréas !
Vraiment, M. Du Plessys me conquiert par le soin unique à choisir les vocables et les sonorités, à les collectionner, à les rassortir, à les enchâsser. Il est lyrique sincère et il a souci du parfait. Que veut-on davantage ?
Hugues Rebell
Les poèmes du Premier Livre pastoral sont vraiment d’une belle et forte venue. Parmi les poètes romans, Maurice Du Plessys est le plus latin du groupe ; j’entends par là qu’il possède, plus encore que le don rythmique, celui de l’expression énergique, de l’image large et précise.