(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Peyrefort, Émile »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Peyrefort, Émile »

Peyrefort, Émile

[Bibliographie]

Les Intermèdes (1885). — La Vision (1887).

OPINIONS.

Paul Ginisty

Je ne connaissais point le nom de M. Émile Peyrefort. Il semble devoir conquérir facilement une place à part parmi les nouveaux venus. Il y a dans son livre qui s’appelle la Vision, une singulière perfection de forme. M. Peyrefort cisèle le vers et le martèle avec une merveilleuse sûreté. L’inspiration est surtout grave, élevée, altière, recueillie. Au milieu de poèmes philosophiques, il y a, tout à coup, des éclairs de paysages lumineux : Au large, Matinée de mars, Nuit d’été. Si c’est un début que ce volume de M. Peyrefort, il est tout à fait remarquable.

[L’Année littéraire (7 juin ).]

Alphonse Lemerre

M. Peyrefort se rattache à M. Leconte de Lisle, par M. José-Maria de Heredia. Il a toutefois moins de somptuosité que ce dernier, mais plus d’âpreté peut-être et parfois une teinte de mélancolie.

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle ().]

Marcel Fouquier

M. E. Peyrefort n’a publié encore qu’une plaquette de vers, les Intermèdes. C’est une série de paysages, souvent très fins de tons, qui s’enfuient délicatement dans de très lointaines perspectives. Parfois le poète y prodigue les images trop éclatantes. De préférence, M. E. Peyrefort peint des couchers du soleil, et surtout des couchers de soleil sur la nier. Il a senti profondément l’austère poésie de la mer, son attirance magique, ses splendeurs sauvages. Ce n’est pas dans ces pièces-là qu’il faut chercher querelle au poète pour abuser des mots de lumière et des épithètes qui chantent. Niais, dans de plus modestes quadri, vues de pâturages normands, prises au détour d’un sentier fleuri d’églantines, avec, au fond, des arbres qui bleuissent, il y a quelques papillotages de tour qui font ressembler cette Normandie à un multicolore paysage de songe aux environs d’Yeddo… Ce qui manque un peu à M. Peyrefort ce sont les ombres et les demi-teintes. Mais, malgré cet excès de coloris, les Intermèdes n’ont point passé inaperçus. Le prochain volume de M. Peyrefort (la Vision) sera, je crois, très remarqué.

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