Meurice, Paul (1818-1905)
[Bibliographie]
Falstaff, drame en cinq actes, avec Vacquerie et Th. Gautier (1842). — Le Capitaine Parole, un acte en vers, avec Vacquerie (1863). — Antigone, tragédie en cinq actes, avec Vacquerie, d’après Sophocle (1844). — Hamlet, tragédie en cinq actes en vers, avec Dumas et Maquet, d’après Shakespeare (1847). — Benvenuto Cellini, drame en cinq actes (1852). — Paris, drame en cinq actes (1855). — Fanfan la Tulipe, drame en cinq actes (1858). — Le Maître d’école, drame en cinq actes, avec F. Lemaître (1858). — Le Roi de Bohême et ses six châteaux (1809). — Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, drame en cinq actes, avec George Sand (1862). — François les Bas bleus, drame en sept actes (1863). — Le Drac, trois actes, avec George Sand (1864). — Le Pavillon des amours, avec V. Vernier (1866). — Les Deux Diane, drame en cinq actes (1865). — La Vie nouvelle, comédie en cinq actes (1867). — Les Misérables, drame en cinq actes, avec Victor et Charles Hugo (1870). — La Brésilienne, drame en cinq actes, avec Mathey (1878). — Quatre-vingt-treize, drame en 12 tableaux, d’après Victor Hugo (1881). — Le Songe d’une nuit d’été, féérie (1886). — Struensée, drame en cinq actes et en vers (1898).
OPINIONS.
Alfred Barbou
L’œuvre de Paul Meurice restera. Elle est simple, concise et forte. Le style clair, vigoureux, dégage nettement la pensée ; l’action va droit au but. Point de détours ; rien d’inutile. C’est le romantisme et son éclat, le réalisme vrai. L’étude humaine est à la fois passionnante et fidèle. Le disciple de Hugo a su mériter d’être appelé maître à son tour.
Laborieux, infatigable, Paul Meurice a fait une besogne gigantesque. En même temps qu’il s’est occupé avec un zèle de tous les instants des publications du poète de France, il n’a cessé de produire lui-même. Le récit de l’emploi de ses journées serait un récit merveilleux ; je ne crois pas qu’il se souvienne d’une heure inutilement employée.
Il est à la fois un grand, écrivain et un grand caractère. Fondateur de l’Événement de 1848, il a payé de neuf mois de prison cette audace, et pendant toute la durée du second Empire il s’est montré au premier rang parmi les inflexibles défenseurs du droit violé. Resté en France, il allait chaque année à Guernesey porter à l’exilé les nouvelles et les fleurs de la France. Et quand il fut possible de recommencer la bataille de la liberté, il se retrouva sur la brèche parmi les rédacteurs du Rappel, à côté de son ami Vacquerie.
Ce fut une belle lutte, on s’en souvient.
Quand les jours meilleurs furent venus, Meurice ne cessa pas de travailler ; au contraire. Il avait créé des drames d’une puissance prodigieuse ; il avait écrit par centaines ces pages que les journaux recueillent et que l’acheteur disperse ; il continua sa tâche et s’imposa, par respect et par reconnaissance, une tâche effroyable : la publication de l’édition ne varietur de Victor Hugo.
Plus d’une fois, Paul Meurice mit au théâtre des romans du maître avec un soin pieux. Mais il était réservé à l’ami de Victor Hugo l’honneur, nous dirons même la gloire, de mettre à la scène Quatrevingt-treize.
Victor Hugo
… Paul Meurice, un esprit lumineux et fier, un des plus nobles hommes de notre temps… De nos jours, l’écrivain doit être au besoin un combattant ; malheur au talent à travers lequel on ne voit pas une conscience ! Une poésie doit être une vertu. Paul Meurice est une de ces âmes transparentes au fond desquelles on voit le devoir…