Mathieu, Gustave (1808-1877)
[Bibliographie]
Parfums, chants et couleurs (1877)
OPINIONS.
André Lemoyne
Pour résumer en quelques mots l’impression sur les œuvres du poète, nous dirons que sa muse, très française et souvent gauloise, nous apparaît comme une svelte et riche meunière, dont le moulin commande un petit cours d’eau, frais, voisin de la mer ; la belle paysanne peut suivre de l’œil la grande courbe du goéland dans son vol et saluer de regards amis l’émeraude filante du martin-pêcheur sous les saules verts-cendrés.
Paul Arène
Païen avant tout, Gustave Mathieu aime et fait aimer la vie. Il chante l’amour, il chante le vin, certes, mais sans ivrognerie, sans gaudriole. Le vin, pour lui, c’est l’antique Dionysos, le dieu généreux et vainqueur, soutien de nos travaux, consolateur de nos tristesses. Ses amours ont à la fois le parfum rustique et la marque parisienne. On dirait de sa muse une de ces belles filles de campagne qui, venues dans la grande ville, s’y affinent, s’y font élégantes, tout en gardant de leur origine un je ne sais quoi de naïf.