Mariotte, Émile
[Bibliographie]
Les Déchirements, poésies (1886). — Diwân (1896).
OPINION.
François Coppée
Les hommes, qui sont tous plus ou moins malheureux,
N’ont pour les pleurs rythmes qu’une pitié distraite.
Ta plainte est éloquente et la leur est muette.
Leur orgueil n’aime pas qu’on gémisse pour eux.
Oui, plus d’un doutera de tes tourments affreux,
Devant ton noir chagrin détournera la tête,
Dira : « Larmes d’enfant ! Désespoir de poète ! »
Et laissera tomber ton livre douloureux.
Du moins, ô pauvre ami foudroyé dans l’orage,
Qui souffres et combats avec tant de courage,
Je veux, comme un témoin, paraître à ton côte.
Et dire à tous, devant ton œuvre triste et pure,
En me portant garant de ta sincérité :
« Vous entendez le cri ; moi, j’ai vu ta blessure ! »
[Préface aux Déchirements (mai ).]