Margueritte, Victor (1866-1942)
[Bibliographie]
Brins de lilas (1883). — La Chanson de la mer (1884). — Le Pariétaire, avec Paul Margueritte. — Le Carnaval de Venise, avec Paul Margueritte. — Poum, avec Paul Margueritte. — Le Désastre. — La Double Méprise, 4 actes en vers, trad. de Calderon (1898). — Au fil de l’heure (1898). — Femmes nouvelles (1899). — Les Tronçons du glaive, avec Paul Margueritte (1900). — Les Braves Gens, avec Paul Margueritte (1901).
OPINIONS.
Rodolphe Darzens
Victor Margueritte fit preuve d’une grande précocité en publiant, à dix-sept ans, un recueil de vers, Brins de lilas (1883), et l’année suivante, la Chanson de la mer, toutes poésies où la perfection de la forme et la science du rythme s’allient à l’élévation des pensées et au charme des expressions.
Henry Davray
Dans son volume de poèmes, Au fil de l’heure, M. Victor Margueritte a réuni l’ensemble de son œuvre poétique. La première partie : La Maison du passé indique, par une certaine attitude lassée et pessimiste, l’état des esprits à l’époque où furent écrites les pièces qui la composent. Néanmoins il y a, ici et là, et surtout dans la Gerbe dénouée, comme un effort de s’affranchir de cet état morose et maladif ; les Chansons moraves sont d’une inspiration toute différente et pleine de charme. Cette tendance à mieux comprendre la vie s’accentue dans Sous le Soleil, pour s’affirmer définitivement dans le Parc enchanté et Bouquet d’avril. Dans La Belle au bois dormant, le poète récrit en fort jolis vers le vieux conte féerique allégorisant sous ces personnages de fiction naïve l’amour et la vie dans leur beauté simple. Et l’on sent à travers tout le volume, malgré, certaines fois, de la monotonie et trop peu de liberté, une imagination délicate, un goût très sûr, un talent souple, qui vous font aimer le poète discret et tendre qu’est M. Victor Margueritte.
Pierre Quillard
Dans le présent recueil, la partie la plus récente et qui donne le mieux l’idée de son talent délicat et grave, le Parc enchanté, est composée sur le plan d’une allégorie mentale à qui s’appliquerait fort exactement la parole ancienne de Stanislas de Guaita. Ce sont des poèmes hautains et mélancoliques, d’une rare harmonie linéaire et symétrique, non sans parenté avec les belles ordonnances où se comptait maintenant M. Henri de Régnier ; et si les allées rectilignes en leur sévère majesté en imposent d’abord par leur charme un peu triste, la lumière des aubes et des crépuscules s’y joue à souhait et dans le même décor fait alterner de changeantes images qui sont toute la vie et l’âme du poète, projetée hors de lui et lui apparaissant par un mirage dont il n’est pas dupe sous les formes multiples de son rêve.