Magre, Maurice (1877-1941)
[Bibliographie]
Éveils (1895). — La Chanson des hommes (1898). — Le Poème de la Jeunesse (1901).
OPINIONS.
Henri de Régnier
M. Maurice Magre est un poète de grand talent ; ses vers nous révèlent une nature charmante et un génie harmonieux et doux.
Pierre Quillard
Le livre de M. Maurice Magre est-il tel qu’il sera aimé surtout par ceux qui ont gardé le goût de l’éloquence latine et des amples développements lyriques sur des thèmes éternels. Il se peut que les sujets soient modernes ; ils sont traités d’après les traditions antiques. Le rythme en est abondant et facile, non sans un peu de monotonie dans l’emploi de l’alexandrin trop régulièrement coupé en hémistiches ou en ternaires. Que si j’avais un reproche à adresser à M. Maurice Magre, ce serait plutôt de ne pas se soucier toujours de la précision des termes, faute d’observation directe et parce que son art est d’ordre surtout décoratif, comme en cette strophe peu respectueuse de la flore littorale :
Appareillons pour l’archipel aux îles blanches,
Où de brunes cités, le long des vagues, penchent
Leurs jardins clairs, fleuris d’algues et de goémons.
Qu’importent les objections de détail qui ne prévalent pas contre le robuste chant d’une voix pure, jamais lasse et préférable à toutes les gloses, un peu malignes peut-être, mais qui me furent inspirées par une très vive estime pour l’œuvre passée et une très vive espérance que l’œuvre future lui sera supérieure encore !
Paul Souchon
Maurice Magre est un lyrique simple, large et naturel. Il a jeté un premier regard sur le monde, et il décrit sa vision avec sincérité. Et cette vision, pour être celle d’un enfant, vive mais sans profondeur, n’en est pas moins attachante. S’il nous parle des campagnes, c’est pour les louer, et des villes, pour les flétrir. Sa connaissance de l’homme est légère. Mais, malgré tout, il nous faut applaudir à sa naïveté et à son charme.
A. Van Bever
En 1895, M. Maurice Magre, en collaboration avec son frère André, fit imprimer sa première œuvre, Éveils, plaquette de vers à laquelle succéda une pièce lyrique, représentée sur le théâtre du Capitole (Toulouse, 27 avril 1896). Enfin, en 1898, il réunit divers poèmes épars dans des revues et les publia sous ce titre : La Chanson des hommes. Ce recueil, contenant à peu près en entier son bagage poétique, offre la plus souriante promesse d’avenir.
« J’ai mis dans ce livre, dit-il, ma foi à la vie, à la bonté des hommes… Puisse-t-il aller à tous ceux qui cherchent comme moi les routes de l’existence future. Trop heureux serais-je si, une seule fois, dans une pauvre maison, mes vers portaient quelque douceur à un cœur simple. »