Lorrain, Jean (1855-1906)
[Bibliographie]
Le Sang des Dieux (1882). — La Forêt bleue (1883). — Les Lepillier (1885). — Viviane (1885). — Modernités (1885). — Très Russe (1886). — Griseries (1887). — Dans l’Oratoire (1888). — Songeuse (1891). — Buveurs d’âmes (1893). — Sensations et souvenirs (1894). — Yanthis (1894). — La Petite Classe (1895). — Le Conte du Bohémien (1896). — Une femme par jour (1896). — Contes pour lire à la chandelle (1897). — Âmes d’automne (1898). — Histoire de masques (1900). — Madame Baringhel (1900). — M. de Phocas (1901).
OPINIONS.
Marcel Fouquier
Dans le Sang des Dieux, de M. Jean Lorrain, il y a de bien beaux sonnets, celui d’Hylas, par exemple, qui a toute la pureté d’un marbre grec.
Anatole France
M. Jean Lorrain est un poète et un artiste. Les vers sont dans la tradition parnassienne, avec un goût de préraphaélisme et de mysticisme qui s’allie naturellement à tous les caprices et à toutes les fantaisies de l’âme moderne. Mais à ne connaître que sa prose, on sentirait encore qu’il est poète.
M. Jean Lorrain excelle à donner une poésie aux vieilles pierres et à faire chanter l’âme des maisons anciennes. Il aime les vieux parcs, les hautes charmilles, les allées en berceau, les quinconces déserts. Il pénètre le secret de leur mélancolie. Il devine le mystère des chambres hantées. En décrivant seulement quelque manoir normand, dont le toit d’ardoise et l’épi grêle sont cachés par les arbres, il donne le frisson.
Henry Fouquier
La Brocéliande, de Jean Lorrain. C’est une légende bretonne dialoguée. Viviane, une courtisane galloise, l’éternel féminin, malmenée à la cour d’Artus, veut se venger en perdant l’ami d’Artus, le chevalier Myrdhis, que je pense être l’enchanteur Merlin qu’elle a trouvé dans la forêt de Brocéliande. Mais le vieux Myrdhis se défend bien d’abord et il enferme Viviane dans un cercle magique, après quoi elle va se venger des hommes par des moyens purement féminins qui sont les plus sûrs encore ! Les vers de sont charmants.
Remy de Gourmont
À tous ces mérites qui font de M. Lorrain un des écrivains les plus particuliers d’aujourd’hui, il
faut joindre celui de poète. En vers, il excelle encore à évoquer des paysages,
des figures ou des figurines… Il y a beaucoup de fées parmi les vers de . Toutes les fées
couronnées de verveine ou « d’iris bleus coiffées »
se promènent
langoureuses et amoureuses dans les strophes de cette poésie lunaire.