Liégeard, Stéphen (1830-1925)
[Bibliographie]
Les Abeilles d’or, chants impériaux (1859). — Le Verger d’Isaure (1870). — Une Visite aux Monts Maudits (1872). — Au pays de Luchon (1874). — Livingstone, poème (1876). — Les Grands Cœurs, vers (1882). — Au caprice de la plume (1884). — La Côte d’Azur (1887). — Rêves et combats (1892).
OPINIONS.
Victor Delaporte
C’est une guirlande de quarante-cinq poèmes qui répondent bien au double titre : Rêves et combats, inspiré par le double amour des lettres et de la France ; avant de chanter les combats de son pays, il en défendit avec vigueur les intérêts comme orateur et député de la Moselle.
Émile Trolliet
Ce Lamartinien, Stéphen Liégard, est en somme moins près de Lamartine ou de Virgile que d’un Victor de Laprade, par exemple. Pas assez de sensibilité, et d’autre part, pas assez de sérénité. Les Grands Cœurs sont dédiés à un publiciste plus vaillant qu’équitable ; et l’œuvre se ressent çà et là de la dédicace. Et j’ajoute : pas assez de personnalité. Trop de pièces, non de commande bien entendu, mais de circonstances. Trop de toasts portés dans les banquets et de poèmes rapportés de l’Institut ou des Jeux floraux. Il est bien démodé, le « verger d’Isaure » !
Mais, après tout, c’est peut-être notre faute si nos préférences ne vont plus au genre académique et aux poètes lauréats. Poète lauréat, Pindare en était un ; Malherbe en était un ; et Tennyson en était un autre. Stéphen Liégard a donc de qui tenir, et d’illustres garants. Et, en définitive, qu’importe l’occasion des vers, pourvu qu’ils soient bons ? Et ceux de Stéphen Liégard, sans être toujours assez frémissants, sont toujours de bons vers, et souvent des vers fortifiants, cueillis sur l’âpre coteau des vertus, ou des vers splendides, cueillis sur la « Côte d’Azur », pour rappeler l’expression qui sert de titre à l’un de ses volumes en prose, qu’il a créée, je crois, et qui a fait fortune.