Levengard, Pol = Loewengard, Pol (1877-1917)
[Bibliographie]
Les Pourpres mystiques (1899).
OPINIONS.
Gustave Kahn
… Il faut louer chez M. Paul Levengard, encore un peu trop vassal pour sa direction littéraire de Charles Baudelaire, les prémices d’une très réelle habileté rythmique et une sûre cadence du vers que possèdent à ce degré peu de débutants.
Edward Sansot-Orland
Les Pourpres mystiques sont d’un mysticisme essentiellement païen, et toute l’ardeur des vingt ans y flamboie dans un déchaînement superbe qui nous emporte avec le poète parmi les luxures indéfiniment renaissantes — jusqu’à la mort, car la mort se dresse au chevet des couches affaissées par les ruts. Inégales de valeur sont les pièces qui composent les Pourpres mystiques, car plusieurs d’entre elles témoignent de quelque négligence dans le fond autant que dans la forme ; mais ce livre est une belle promesse.
Pierre Quillard
Les Pourpres mystiques : L’une des pièces du recueil est épigraphiée des vers de Verlaine :
Dans un palais soie et or, en Ecbatane.
Une autre, du Prélude, est consacrée à la glorification de Baudelaire : deux bons patrons à invoquer avant de courir les hasards de la vie littéraire. Il ne semble pas cependant que M. Paul Levengard doive toujours s’inspirer d’eux : bien qu’il ait, quoique tardivement, aimé le ciel triste de Lyon, sa ville natale, il est surtout attiré par l’éclatante, l’écrasante splendeur de l’Orient, inconnu et pressenti. Esther, macérée dans les aromates, lui est plus proche qu’Hélène, fille de Léda et du cygne, et l’implacable soleil, le Baal dévorateur, plutôt qu’Apollon ou le pâle Galiléen, recevra son hommage orgueilleux, en versets d’une belle et forte langue.