(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Vavasseur, Gustave (1819-1896) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Le Vavasseur, Gustave (1819-1896) »

Le Vavasseur, Gustave (1819-1896)

[Bibliographie]

Napoléon (1840). — Vers (1843). — Vie de Pierre Corneille (1843). — Poésies fugitives (1846). — Dix mois de révolution (1847). — Farces et moralités (1850). — Les Trois Frères Eudes (1855). — Études d’après nature (1864). — Inter amicos (1866). — La Rime (1875). — Dans les herbages (1876). — Les Vingt-Huit Jours (1882). — Poésies complètes (1889).

OPINIONS.

Théophile Gautier

… Les poésies de Gustave Le Vavasseur d’une saveur toute normande et qui fourniraient bien des fleurs à une anthologie.

[Rapport sur le progrès des lettres, par MM. Sylvestre de Sacy, Paul Féval, Th. Gautier et Ed. Thierry ().]

Charles Baudelaire

Gustave Le Vavasseur a toujours aimé passionnément les tours de force. Une difficulté a pour lui toutes les séductions d’une nymphe. L’obstacle le ravit ; la pointe et le jeu de mots l’enivrent ; il n’y a pas de musique qui lui soit plus agréable que celle de la rime triplée, quadruplée, multipliée. Il est naïvement compliqué. Je n’ai jamais vu d’homme si pompeusement et si franchement normand.

[L’Art romantique ().]

Jules Claretie

Le Vavasseur, qui meurt septuagénaire, avait eu ses heures de poésie en sa jeunesse verdoyante comme les haies de son pays normand. Il avait chanté ce que Flaubert a décrit. Il fut, avec Philippe de Chennevières, l’auteur des Contes de Jean de Falaise , d’un groupe d’esprits rares qui forma un moment une sorte de petite école dont la Normandie aurait le droit d’être fière et qui eût fait plus de bruit si les gens du pays du cidre étaient aussi retentissants et ardents et hardis que les félibres méridionaux. Les recueils de Prarond ont des vers délicieux ; je n’ai pas sous la main Dans les herbages, de Gustave Le Vavasseur. J’en pourrais citer des pièces achevées.

[La Vie à Paris ().]

Remy de Gourmont

Il restera toujours un peu de lumière autour de ce nom, Gustave Le Vavasseur, puisque Baudelaire l’écrivit en des pages qui ne périront pas. Dans la série des médaillons appelée Réflexions sur quelques-uns de nos contemporains, Le Vavasseur vient le dixième et le dernier, après Leconte de Lisle, et c’est le seul des dix qui soit demeuré presque inconnu. Comme on ne peut supposer que Baudelaire ait crayonné son portrait par pure amitié, il faut admettre qu’il avait plus d’intelligence que de talent et qu’il fit, au temps de sa jeunesse, des promesses pour lui impossibles à tenir. Ou bien fut-il un dédaigneux ?

[Mercure de France (octobre ).]