Lebey, André (1877-1938)
[Bibliographie]
Les Poésies de Sappho, trad. (1894). — La Scène, un acte (1896). — Le Cahier rose et noir (1896). — Chansons grises (1896). — Les Poèmes de l’amour et de la mort (1898). — Chansons mauves (1899). — Les Colonnes du temple (1900).
OPINIONS.
Albert Arnay
Ou a reproché à M. André Lebey d’être un poète ennuyeux. Quelle erreur ! Il est plutôt un des récents écrivains qui ont précisé certain état d’âme ou d’esprit dont souffrent bien des jeunes hommes de cette génération.
Avec des mérites divers, M. Lebey a bien dit ce qu’il voulait dire.
M.-K
Le temple sur les colonnes duquel M. André Lebey inscrit ses délicats poèmes est sans doute celui de la Vie intérieure. Ces colonnes, de styles variés, soutiennent les différentes parties de l’édifice ; elles s’ornent d’images, de souvenirs, d’ex-voto, qui racontent l’histoire d’une âme et son voyage du Rêve à la Vie ; car les premiers vers du recueil sont destinés au Piédestal d’une statue du Rêve, les derniers au Piédestal d’une statue de la Vie, et les vers intermédiaires iront décorer les autres colonnes du sanctuaire. M. André Lebey reste dans ce nouvel ouvrage le mélodiste et l’aquarelliste des Chansons grises, des Chansons mauves, des Automnales ; il caresse délicieusement nos yeux et nos oreilles de sonorités et de tonalités harmonieuses, effacées, discrètes, dont nous subissons passivement le sortilège puissant et subtil.
Peut-être, cependant, le dessin du poème réclamait-il une pensée plus variée, un verbe plus net, une syntaxe plus sûre, une conception et une exécution plus volontaire et plus rigoureuse. Le marbre et la pierre ne s’accommodent point d’un ciseau défaillant ni d’une main capricieuse. Mais aussi le peintre et le musicien ne sont-ils point tenus de sculpter la pierre ou le marbre.