(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — J — Joncières, Léonce de »

Joncières, Léonce de

[Bibliographie]

L’Âme du Sphynx (1896). — Tanagra (1900).

OPINIONS.

Paul Perret

M. Léonce de Joncières a longuement poli et caressé ses rimes très sévèrement choisies ; son ouvrage est achevé depuis plusieurs années ; avant de le livrer au public, il a voulu recueillir des avis et, s’il le pouvait, emporter des suffrages. Il en eut beaucoup, et surtout celui de Leconte de Lisle ; aussi, dans sa reconnaissance, a-t-il dédié son livre à l’illustre mort.

[La Liberté (3 avril ).]

Armand Silvestre

L’Âme du Sphynx est dans la pure tradition parnassienne, telle que Leconte de Lisle en fut la plus magistrale expression. C’est dire qu’on n’y trouve aucune des recherches nouvelles de rythmes et de consonances auxquelles force nous est de nous intéresser, puisque les gens de grand talent s’y emploient. Il me faut bien avouer que les beaux vers sonores de M. de Joncières, coulés en un métal très pur et dans un moule d’une rigueur voulue, m’ont enchanté par leur musique, déjà connue peut-être, mais dont le temps ne m’a jamais lassé. C’est un merveilleux descriptif, et ses vers sont d’un peintre au moins autant que d’un poète. À la vieille terre d’Égypte, toujours mystérieuse au seuil des civilisations, nourricière des races spiritualistes invinciblement, gardienne des religions et des traditions augustes, il a emprunté le décor de ces courts poèmes et aussi la mélancolie qui, des grands yeux de pierre des Sphynx, se répand encore sur l’humanité comme l’ombre du plus beau rêve que l’homme ait conçu. Dans chacun de ces vers d’une couleur ardente, dont l’envolée fait saigner, dans l’air, l’aile des ibis, on sent l’amour profond de la vieille race disparue et de ses superstitions admirables.

[Le Journal (18 avril ).]

Philippe Gille

L’Ame du Sphynx, tel est le titre d’un volume de poésies que M. Léonce de Joncières vient de publier et qui contient de nombreux morceaux pleins de couleur et de force descriptive. Sans lui avoir rien emprunté, M. de Joncières a quelque chose de Théophile Gautier, et il est telle pièce, l’Islam, par exemple, qui pourrait, sans désavantage, prendre place dans le charmant petit livre célèbre sous le titre d’Émaux et camées. L’auteur, un peintre dotaient, est coloriste, et c’est à l’Orient qu’il a demandé la magie de son soleil et les sujets de ses belles envolées de poète.

[Ceux qu’on lit ().]