Houssaye, Arsène (1815-1896)
[Bibliographie]
Les Onze Maîtresses délaissées, roman (1840). — Les Sentiers perdus, poésies (1841). — Les Caprices de la Marquise, un acte (1844). — La Vertu de Rosine (1844). — La Poésie dans les bois (1845). — Histoire du quarante et unième fauteuil de l’Académie française (1845). — Romans, contes et voyages (1846). — Les Trois Sœurs (1847). — La Pantoufle de Cendrillon ; le Voyage à ma fenêtre (1851). — La Comédie à la fenêtre, un acte (1852). — Sous la Régence et sous la Terreur (1852). — Le Repentir de Marion (1854). — Poèmes antiques (1855). — Le Violon de Franjolé (1856). — Le Duel à la Tour (1856). — Le Roi Voltaire (1856). — La Symphonie de vingt ans (1867). — Le Chien perdu et la Femme fusillée (1872). — Cent et un sonnets (1873). — Roméo et Juliette, comédie (1873). — Lucie, histoire d’une fille perdue (1873). — Tragique aventure de bal masqué (1873). — La Belle Rafaela (1875). — Les Mille et Une Nuits parisiennes (1876). — Les Confessions.
OPINIONS.
Auguste Desplaces
Les Sentiers perdus eurent cela de particulier, que, paraissant à une époque où la poésie se préoccupait outre mesure de couleur et de rythme, ils osèrent se passer de tout cet art savant jusqu’à la raideur. Pour peindre ses fraîches vallées du Vermandois, M. Houssaye crut devoir s’en tenir à des teintes légères, comparables, suivant moi, à celles dont M. Camille Flers affecte les nuances de ses paysages.
Théophile Gautier
Arsène Houssaye ne s’est fixé sous la bannière d’aucun maître. Il n’est ni le soldat de Lamartine, ni de Victor Hugo, ni d’Alfred de Musset… Aujourd’hui, il peindra au pastel Ninon ou Cidalise ; demain, d’une chaude couleur vénitienne, il fera le portrait de Violantes, la maîtresse du Titien. Si le caprice le prend de modeler en biscuit ou en porcelaine de Saxe un berger et une bergère rococo enguirlandés de fleurs, certes il ne se gêne pas. Mais, le groupe posé sur l’étagère, il n’y pense plus ; le voilà qui sculpte en marbre une Diane chasseresse ou quelque figure mythologique dont la blancheur se détache d’un fond de fraîche verdure. Il quitte le salon de lumière pour s’enfoncer sous la verte obscurité des bois, et quand, au détour d’une allée ombreuse, il rencontre la Muse, il oublie de retourner à la ville, où l’attend quelque rendez-vous donné à une beauté d’Opéra.
Marcel Fouquier
Avant M. Th. de Banville et Laprade, M. A. Houssaye revint l’un des premiers aux bois et aux sources du Parnasse, au naturalisme des Grecs, immense et pur comme le lever d’une aurore. Vers 1840, il était à la fois néo-grec et romantique.
Jules Claretie
C’est un romantique d’une espèce particulière, un poète de la fantaisie et du caprice ; admirateur de Hugo et de Sterne à la fois voyageant à son gré à travers la vie, un indépendant qui court après les papillons et les libellules et qui trouvait, comme le peintre Chaplin, que le reste est dans la nature aussi bien que le bitume et l’ocre jaune. Arsène Houssaye aura été une figure très particulière, en un temps où les personnages semblent coulés dans de certains moules, uniformes. Il aura, jusqu’à la fin de sa vie, incarné une génération disparue, une jeunesse depuis longtemps défunte, la libre et élégante jeunesse des poètes de la rue du Doyenné, des Gérard de Nerval, des Gautier, des Nanteuil, des Camille Roqueplan. Cet octogénaire semblait n’avoir pas donné prise au temps :
Sa barbe d’or jadis, de neige maintenant
gardait les reflets d’autrefois. Il y a déjà longtemps que
Théophile Gautier
avait dit de son ami : « L’hiver ne vient pas pour lui… »
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Sainte-Beuve avait dit d’Arsène Houssaye, que Gautier compare à Diaz :
« C’est le poète des roses et de la jeunesse »
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