Grenier, Édouard (1819-1901)
[Bibliographie]
Petits poèmes (1859). — Poèmes dramatiques (1861). — Amicis (1868). — Franchie (1885).
OPINIONS.
Paul Stapfer
M. Grenier a, dans son style, la pureté racinienne ; il est un des rares survivants de l’école de Lamartine, mais il a plus de correction que le maître.
Jules Lemaître
Chacune de ses œuvres est un de ces rêves où l’on s’enferme et où l’on vit des mois et des ans, comme dans une tour enchantée… Il est le représentant distingué d’une génération d’esprits meilleure et plus saine que la nôtre. On ne sait si son œuvre nous intéresse plus par elle-même ou par les souvenirs qu’elle suscite ; mais le charme est réel. Toute la grande poésie romantique se réfléchit dans ses vers, non effacée, mais adoucie, comme dans une eau limpide.
Émile Faguet
Très souvent M. Grenier rappelle André Chénier. Voyez, dans sa Mort du Juif-Errant, qui est un curieux poème philosophique, comme il décrit et le personnage et les premiers moments de l’entrevue qu’il suppose avoir eue avec lui… N’est-ce pas la forme même teintée d’un léger archaïsme qu’André Chénier aimait si fort, et jusqu’à la périphrase d’un tour un peu trop élégant, n’est-elle pas celle dont André Chénier avait le culte un peu superstitieux ? Et de même dans l’agréable poème de Macbel, qui renferme une idylle à demi réaliste très délicate (La Grotte), c’est l’influence de Musset que l’on sent, surtout au début. Mais de quel Musset ? Du Musset de Mardoche, du Musset « cavalier régence », comme on disait en 1840…
Tel, a son ordinaire, M. Édouard Grenier, un peu Régence, un peu Chénier, un peu Bernardin, mélange agréable de toutes les élégances un peu apprêtées et de toutes les tendresses un peu affinées en gentillesses mondaines du siècle le plus aimable et le plus aimant, à sa manière, qui se soit vu.