Gourmont, Remy de (1858-1915)
[Bibliographie]
Merlette (1886). — Sixtine (1890). — Chez les Lapons, mœurs et coutumes (1890). — Fleurs de jadis (1893). — Histoire tragique de la Princesse Phénissa (1893). — Histoires tragiques (1893). — Lilith (1893). — Théodat (1893). — Le Château singulier (1894). — Hiéroglyphes, poèmes autographiés (1894). — Phocas (1894). — L’Idéalisme (1894). — Proses moroses (1894). — Le Latin mystique (1894). — Les Litanies de la rose (1895). — Le Livre des masques, portraits symbolistes, 1re série (1896). — Le Miracle de Théophile (1896). — Le Pèlerin du silence (1896). — La Poésie populaire (1896). — Les Chevaux de Diomède (1897). — D’un pays lointain (1897). — Le Vieux Roi (1897). — Le Livre des masques, 2e série (1898). — Les Saintes du Paradis, petits poèmes (1898). — Esthétique de la langue française (1899). — Le Songe d’une femme (1899). — Oraisons mauvaises (1900).
OPINIONS.
Pierre Quillard
Remy de Gourmont, l’auteur de Sixtine , l’un des plus rares et des plus raffinés écrivains que je connaisse.
G. Albert-Aurier
Remy de Gourmont, cet esprit si rare qui vient de publier, sans qu’on s’en doute, un roman (Sixtine) qui est quasiment un chef-d’œuvre.
Saint-Georges de Bouhélier
Le Latin mystique : L’ouvrage que Remy de Gourmont, architectura de forte et mémoriale façon, évoque un moyen âge incomparable à celui que plagie M. Duplessys : époque de larmes et de prières balbutiées avec ferveur au pied de la croix sanglante ! époque d’amour et d’épouvante ! époque de grandeur mignarde et compliquée, grandiose. Remy de Gourmont, peut-on dire, érigea une cathédrale où saint Ambroise, saint Bernard, Prudence, Sidoine Apollinaire, sainte Hildegarde, déroulent leurs hymnes liturgiques et les magnificences de leurs séquences.
Edmond Pilon
Phocas : Voici un petit livre, qui, par l’artistique couverture qui l’enferme et le format élégant de ses feuillets, non moins que par l’ironie douce et pieuse du sujet, mérite de prendre place à côté des Histoires moroses, des Proses magiques, du Château singulier. Je dirai plus : il y a ici des fragments dignes des plus beaux chapitres de l’Adorant (Sixtine)… Cela me confirme dans l’appréciation très digne que je me suis formée de M. de Gourmont, à savoir : que c’est un prosateur exquis qui a des douceurs de poète et des grandeurs de philosophe.
Marcel Schwob
De petites pages comme frottées de ciguë, entre lesquelles ont séché des brins d’ancolie, semées de mots suraigus et blêmes ; des phrases aux contours rapides, semblables à de simples coups de pinceau qui suggèrent tous les gestes de la vie par une ligne grasse ; des perversités promptes et acérées, et qui entrent en agonie dès qu’elles ont été conçues ; un monde minuscule de drames brefs, haletants, qui tournoient follement ainsi que des petites toupies dans leurs derniers circuits ; des sentiments éphémères comme les renouveaux lassés des fins de passion.
À cent ans de distance, M. Remy de Gourmont a enclos dans ce livre (Proses moroses) la science cruelle de l’âme et de la chair des Delaclos et des Sade (puisque, par infortune, ce mauvais écrivain est resté le meilleur représentant de son tour d’esprit] ; mais la perversité des Proses moroses est plus nuancée et plus variée.
Maurice Le Blond
M. de Gourmont constitue un cas précieux de mysticisme archéologique…
Louis Payen
De même que dans la vie ordinaire nous nous plaisons à agrémenter d’un peu de beauté nos actes et nos pensées pour plaire à notre correspondant lointain, ainsi, dans Le Songe d’une femme, les personnages prennent des attitudes et cherchent à embellir mutuellement leur vie. L’art de l’auteur nous permet de retrouver leur véritable caractère derrière les phrases qu’ils écrivent. Il faut louer sans réserve le style de M. de Gourmont, d’une pureté et d’une souplesse admirables, la joliesse de ses descriptions, l’art avec lequel il sait choisir le détail qui doit frapper l’observateur.
Yvanhoé Rambosson
Remy de Gourmont vient de publier à petit nombre et avec un rare souci de bibliophile quelques strophes amères, tourmentées et d’une sorte de perversité sacrilège, intitulées : Oraisons mauvaises.