Frémine, Charles (1841-1906)
[Bibliographie]
Floréal (1870). — Vieux airs et jeunes chansons (1884). — Poésies (1900).
OPINIONS.
Auguste Vacquerie
C’est un poète et un vrai. Ses vers sont pris sur le vif de la vie et de la
nature, vécus et vus. Ils sont la chaleur pénétrante de la sincérité. Par moments,
il semble qu’on se promène sous des pommiers en fleurs et qu’une brise tiède fait
pleuvoir sur nous ce que Victor
Hugo a si admirablement appelé « la neige odorante du
printemps »
.
Maurice Bouchor
Il y a un grand charme dans le livre de M. Charles Frémine, la note y est juste, le paysage vu et rendu avec une émotion délicate. De jolis profils de femmes traversent ces pages, où l’auteur a su traduire les fraîches impressions de la jeunesse en ouvrier consciencieux et habile. Le style est simple et l’image, toute naturelle, a souvent la saveur de l’imprévu.
Camille de Sainte-Croix
Charles Frémine publie un recueil de poésies : Floréal, Chanson d’été, Bouquet d’automne, où son heureuse et libre nature s’épanche en vivantes confidences, exhalant une inlassable tendresse pour tous les francs esprits de nature, à la ville et aux champs.
La riche sève galloise coule abondamment dans ces strophes robustes dont la santé cède parfois à de furtives mélancolies, mais résiste toujours aux noires atteintes du pessimisme pervers.
L’admirable poème des Pommiers, d’une si noble carrure antique et si virilement filial, suffirait à la popularité d’un poète qui n’aurait pas, comme Charles Frémine, conquis depuis longtemps sa gloire de prince des poètes normands :
Quand les récoltes sont rentréesEt que l’hiver est revenu,Des arbres en files serréesSe déroulent sur le sol nu.Ils n’ont pas le port droit des ormes,Ni des chênes les hauts cimiers,Ils sont trapus, noirs et difformes…Pourtant, qu’ils sont beaux, mes pommiers !