France, Anatole (1844-1924)
[Bibliographie]
La Légende de sainte Radegonde, reine de France (1859). — Alfred de Vigny, étude (1868). — Les Poèmes dorés (1873). — Jean Racine, notice (1874). — Les Poèmes de J. Breton, étude (1875). — Bernardin de Saint-Pierre et la princesse Marie Miesnik, notice (1875). — Racine et Nicole ; La Querelle des imaginaires (1875). — Les Noces corinthiennes, Leuconoé, la Veuve, la Pia, la Prise de voile (1876). — Lucile de Chateaubriand, étude (1879). — Jocaste et le Chat maigre (1879). — Le Crime de Sylvestre Bonnard (1881). — Les Désirs de Jean Servien (1882). — Abeille, conte (1883). — Le Livre de mon ami (1885). — Nos enfants, scène de la ville et des champs (1887). — La Vie littéraire (1888-1892). — Balthasar (1889). — Thaïs (1891). — L’Étui de nacre (1892). — Les Opinions de M. Jérôme Coignard (1898). — La Rôtisserie de la Reine Pédauque (1893). — Le Jardin d’Épicure (1894). — Le Lis rouge (1894). — Le Puits de Sainte-Claire (1895). — L’Elvire de Lamartine (1896). — Poésies. Les Poèmes dorés. Idylles et légendes. Les Noces corinthiennes (1896). — Discours de réception à l’Académie (1896). — Pages choisies, avec notice de Lanson (1897). — L’Orme du mail (1897). — Le Mannequin d’osier (1897). — La Leçon bien apprise, conte (1898). — Au Petit Bonheur, comédie en un acte (1898). — Le Lis rouge, pièce (1899). — Pierre Nozière (1899). — Clio, choix (1900).
OPINIONS.
Jules Lemaître
Pendant que M. Renan poursuivait la délicieuse Histoire des origines du christianisme, M. Anatole France écrivait les Noces corinthiennes. J’y trouve une vive intelligence de l’histoire, une sympathie abondante, une forme digne d’André Chénier ; et je doute qu’on ait jamais mieux exprimé la sécurité enfantine des âmes éprises de vie terrestre et qui se sentent à l’aise dans la nature divinisée, ni, d’autre part, l’inquiétude mystique d’où est née la religion nouvelle.
Maurice Barrès
Dans les Noces corinthiennes
« il n’y a plus qu’une vierge sensible qui meurt de son amour
froissé »
. C’est Hellas tout de joie exquise et de poésie, à qui le dieu
nouveau ne permet plus de sourire…
Jules Tellier
La sympathie de M. Anatole France est plus large. Il est épris tout à la fois de la douceur païenne et de la douceur chrétienne ; et, ainsi, il était mieux préparé que personne à dramatiser, pour nous, la lutte de la doctrine ancienne et du dogme nouveau dans la Grèce vieillie. Il l’a fait avec une singulière pureté de forme, dans ce beau poème des Noces corinthiennes, qui, par-delà les Poèmes antiques, rappelle ceux du divin Chénier, avec plus de spontanéité et une science plus complète.
Eugène Ledrain
Ciseleur habile, M. France semble surtout destiné à exercer son art sur les petites choses. Si le socialisme régnait dans la République des lettres et qu’on y fît la répartition du travail, il faudrait confier à cet artiste le soin des plus petits bijoux pour les tailler et les mettre au point. Dans les courtes pièces des Poèmes dorés, combien de pages ravissantes. Après les Poèmes dorés sont venues les Noces corinthiennes. Les beaux vers, où se montre l’influence de M. Leconte de Lisle, abondent dans ce long poème si justement estimé… Nous avons bien là, parfaitement marqués, une certaine date littéraire et un groupe important : le Parnasse avec sa couleur particulière. Si les premières années de notre ère sont parfois difficiles à percevoir en l’œuvre du poète, 1875 y éclate dans le moindre vers.
Marcel Fouquier
M. A. France, en écrivant les Noces corinthiennes, a écrit un chef-d’œuvre.
Hugues Rebell
Anatole France, l’auteur de Thaïs et des Noces corinthiennes, qui, dans sa prose et ses vers lumineux, nous conduisit vers une souriante et noble beauté.
Georges Rodenbach
M. France est, certes, très intelligent, mais il est poète aussi, ce qui est autre chose et vaut mieux. Il a écrit les Poèmes dorés, les Noces corinthiennes, qui apparaissent de nobles mélopées pathétiques.