Fabié, François (1846-1928)
[Bibliographie]
La Poésie des bêtes (1881). — Le Clocher (1887). — Amende honorable à la Terre (1888). — La Bonne Terre (1889). — Œuvres (1888-1892). — Les Voix rustiques (1894).
OPINIONS.
Léon Cladel
Un poète qui sait honorer ainsi que François Fabié les illettrés dont il est issu, ne les oubliera ni ne les reniera pas plus qu’il ne sera lui-même oublié ni renié par la postérité ; c’est un artiste en même temps qu’un homme, et celui-ci, non, non, ne diminue en rien celui-là !
François Coppée
Son enfance, passée en pleine nature, à dénicher les oiseaux, à courir sous les grands hêtres et parmi les genêts et les bruyères du Ségala, a fait de lui un poète rustique, d’un accent un peu âpre, mais très sincère et très pénétrant. Il a notamment fixé son regard sur les animaux sauvages et domestiques et, souvent, il a peint leurs mœurs et leurs caractères avec une franchise et une vérité qui eussent réjoui le bon La Fontaine. Ce que Brizeux fut pour la Bretagne, ce qu’est André Theuriet pour la Lorraine, François Fabié le sera pour son cher pays, pour le Rouergue.
Jules Tellier
M. François Fabié est le poète du Rouergue. Il nous a donné deux recueils à peu d’intervalle (La Poésie des Bêtes ; le Clocher). Cladel a écrit pour lui une préface curieuse et il a eu bien raison de signaler la Chatte noire comme un chef-d’œuvre en son genre :
Dans le moulin de Ponpeyrac,Se tient assise sur son sacUne chatte couleur d’ébène,Il est bien certain qu’elle dort :Ses yeux ne sont que deux fils d’orEt ses griffes sont dans leur gaine.
Cette admirable vérité du détail, vous la trouverez partout chez M. Fabié. Pas de poésie plus sincèrement et franchement rustique que la sienne. Tout ce qu’il décrit, on sent qu’il l’a observé longuement et avec amour. Je crois après cela qu’il a tort de dire à son père :
Et ma plume rustique est fille de ta hache…
Et tout le long de ses livres, je note un je ne sais quoi de fruste et de gauche. À propos d’un chat qui poursuit une souris, le poète se croit obligé de se rappeler Achille poursuivant Hector autour des murs de Troie. Il a souvent de ces pédanteries faciles. Il m’apparaît comme un mélange singulier (intéressant et sympathique après tout) de rustique et d’universitaire de province.
Adolphe Brisson
M. François Fabié est né dans le Rouergue, d’une mère paysanne et d’un père bûcheron. Son enfance s’est passée à courir le long des bois, à pécher des truites dans les torrents et à suivre les troupeaux de bœufs qui paissent sur les montagnes. Supposez que M. Fabié fût venu au monde cent ans plus tôt : il eût été bûcheron comme ses aïeux, ou laboureur, ou berger, et son âme de poète fût demeurée ensevelie sous son rude sayon de villageois.