Du Camp, Maxime (1822-1894)
[Bibliographie]
Souvenirs et paysages d’Orient (1848). — Égypte, Nubie, Palestine et Syrie (1852). — Le Nil ou Lettres sur l’Égypte et la Nubie (1854). — Livre posthume ou Mémoires d’un suicidé (1855). — Chants modernes (1855). — L’Eunuque, mœurs musulmanes (1856). — Le Salon de 1857 (1857). — Convictions, poème (1858). — Le Salon de 1859 (1859). — L’Expédition des Deux-Siciles (1861). — L’Homme aux bracelets d’or (1862). — Le Chevalier du cœur saignant (1862). — Les Buveurs de cendre (1866). — Les Forces perdues (1867). — L’Orient et l’Italie (1868). — Paris, ses organes, ses fonctions et sa vie (1869). — Souvenirs de l’an 1848 (1876). — L’Attentat Fieschi (1877). — Les Convulsions de Paris (1878-1879). — Souvenirs littéraires (1882-1883). — Une histoire d’amour (1889). — Théophile Gautier (1890).
OPINIONS.
Sainte-Beuve
M. Maxime du Camp, avec
moins de fini, se rattache par le côté de Théophile Gautier à l’école de
Victor Hugo ; il aime et
cultive la description pour elle-même, il la cherche ; un de ses premiers soins a
été de visiter cet Orient que le maître n’avait chanté que de loin et sur la foi
du rêve… Il y a de beaux vers, surtout des poussées éloquentes. La plus
remarquable pièce du recueil est incontestablement la pièce intitulée : Malédiction, et dont le dernier cri est :
Qu’il soit maudit ! qu’il soit maudit !
De qui s’agit-il en
cette formidable invective ? Peu nous importe. On ne demande pas à la poésie
d’être équitable, mais d’être ardente et passionnée. Dans ses vers À
Aimée, sa vieille servante, dans la pièce sur la Maison
démolie, M. Du Camp
exprime avec cœur des sentiments affectueux ; il y porte toutefois la marque de
l’imitation.
André Lemoyne
Dans les Chants modernes, la désespérance de l’ancien romantisme jette çà et là sa note funèbre un peu incohérente, mais les hauts faits de la grande industrie contemporaine ont éveillé surtout le lyrisme de l’auteur, qui glorifie dignement les travaux herculéens des classes déshéritées. Le volume des Convictions est remarquable par un accent de sincérité et de fière indépendance, qui relève bien l’homme, un abrupt civilisé qui prétend n’appartenir à aucune classe, à aucune coterie, et qui n’a publié ses vers qu’à rares intervalles, au gré de sa libre fantaisie, dans sa vie errante et active à la fois.
Maurice Tourneux
La préface des Chants modernes est restée célèbre par sa violence contre l’Académie et l’influence néfaste qu’elle lui attribuait ; ce recueil et les Convictions forment une série à part dans l’œuvre très considérable de M. Du Camp.