Dovalle, Charles (1807-1829)
[Bibliographie]
Le Sylphe, recueil de poésies posthumes précédé d’une lettre de Victor Hugo et d’une notice par L. Louvet (1830).
OPINIONS.
Victor Hugo
Heureux pour lui-même le poète qui, né avec le goût des choses fraîches et douces, aura su isoler son âme de toutes les impressions douloureuses ; et, dans cette atmosphère flamboyante et sombre qui rougit l’horizon longtemps encore après une révolution, aura conservé rayonnant et pur son petit monde de fleurs, de rosée et de soleil !
M. Dovalle a eu ce bonheur, d’autant plus remarquable, d’autant plus étrange chez lui, qui devait finir d’une telle fin et interrompre si tôt sa chanson à peine commencée ! Il semblerait d’abord qu’à défaut de douloureux souvenirs on rencontrera dans son livre quelque pressentiment vague et sinistre. Non, rien de sombre, rien d’amer, rien de fatal. Bien au contraire, une poésie toute jeune, enfantine parfois ; tantôt les désirs de Chérubin, tantôt une sorte de nonchalance créole.
Charles Asselineau
Charles Dovalle n’est point une des étoiles radieuses de la poésie moderne, c’est plutôt une nébuleuse au reflet doux qui se mêle, sans s’y confondre, à la trace lactée des poètes de la première phase de notre renaissance poétique. Dans cette période où la poésie française cherchait à se régénérer par l’étude du sentiment, en attendant la rénovation puissante de forme et d’expression que devait lui donner l’auteur des Orientales , Charles Dovalle eut son heure ; sa voix a été entendue, écoutée, et méritait de l’être.