(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Des Essarts, Emmanuel (1839-1909) »

Des Essarts, Emmanuel (1839-1909)

[Bibliographie]

Poésies parisiennes (1862). — Les Élévations (1864). — Les Voyages de l’Esprit, critiques (1869). — Origines de la poésie lyrique en France au xvie  siècle (1873). — Les Prédécesseurs de Milton (1875). — Du génie de Chateaubriand (1876). — Éloge de la Folie, d’Érasme, traduction (1877). — Poèmes de la Révolution (1879). — Portraits de maîtres (1888).

OPINIONS.

Sainte-Beuve

Emmanuel des Essarts, que, son nom oblige, fils de poète, un de mes élèves à l’École normale, et qui sait allier la religion de l’antiquité aux plus modernes ardeurs. Il a déjà donné deux recueils, les Poésies parisiennes et, en dernier lieu, les Élévations. Les sensations, les nobles désirs, les aspirations généreuses y débordent ; le jeune auteur voudrait tout réunir, tout embrasser.

[Nouveaux lundis. De la poésie en .]

Théophile Gautier

Nourri de l’antiquité grecque et latine, des Essarts la mélange dans les proportions les plus heureuses avec la modernité la plus récente. Parfois la robe à la mode dont sa muse est revêtue dans les Poésies parisiennes prend des plis de tunique et appelle quelque chaste statue grecque. Le beau antique corrige à propos le joli et l’empêche de tourner au coquet…

Dans les Élévations, l’auteur peut laisser ouvrir à son lyrisme des ailes qui se seraient brûlées aux bougies d’un salon ; il vole à plein ciel, chassant devant lui l’essaim de strophes et ne redescend que sur les cimes.

[Rapport sur le progrès des lettres, par MM. Sylvestre de Sacy, Paul Féval, Théophile Gautier et Ed. Thierry ().]

Paul Stapfer

Il est étrange que le huitain de Villon, d’un charme si pénétrant, d’une musique si douce et si expressive, ait été abandonné presque sans retour dès le temps de François Ier ; M. Emmanuel des Essarts a employé ce rythme une fois avec bonheur dans ses aimables Poésies parisiennes, mais en le compliquant d’une difficulté inutile.

[Le Temps (28 mars ).]

Émile Faguet

L’Odéon a commémoré (au souvenir de Molière) par une pièce très soignée, due à la plume experte de M. Emmanuel des Essarts et intitulée : L’Illustre Théâtre. C’est l’histoire, parfaitement imaginaire, je crois, mais, fondée sur une légende recueillie par Grimarest, d’un certain Pourceaugnac qui, à Limoges, aurait monté une cabale contre Molière, dont il fut grièvement puni par la suite, comme vous savez. La légende n’a aucune authenticité ; mais elle ne laisse pas d’avoir un peu de vraisemblance. Molière ne pardonnait pas, on le sait, avec une extrême facilité. Tant y a que l’on pouvait tirer de là un poème agréable et que M. des Essarts en est venu facilement à son honneur…

… Voilà qui est congrûment rimé et qui sent d’une lieue à la ronde son école parnassienne. On m’excusera sur mon âge d’en être charmé. Comme dit Chrysale :

Cela ragaillardit tout à fait mes vieux jours
Et je me ressouviens de mes jeunes amours.
[Le Journal des débats ().]