Chênedollé, Charles-Julien Lioult de (1769-1833)
[Bibliographie]
Le Génie de l’homme (1807). — Études poétiques (1820).
OPINIONS.
Madame de Staël
À Chênedollé. Vos vers sont hauts comme les cèdres du Liban.
Joubert
Les vers de Chênedollé sont d’argent ; ils font sur moi l’effet du disque argenté de la lune.
Marie-Joseph Chénier
M. Chênedollé, dans le Génie de l’homme, a développé moins de philosophie, mais plus de talent poétique. Des quatre chants de son poème, le premier seul est relatif à l’astronomie. On y trouve d’assez beaux vers sur la lune ; ils n’égalent pourtant pas le superbe morceau de Lemière, et quelquefois ils le rappellent. Le troisième chant, qui a pour objet la nature de l’homme, est terminé par un épisode un peu surchargé de détails, mais où les beautés compensent les défauts. Ainsi, depuis le dix-huitième siècle, et spécialement depuis Voltaire, la poésie française a parlé le langage des philosophes, et même a pénétré dans le domaine des sciences physiques. Actuellement encore, les trois règnes de la nature sont l’objet des travaux d’un poète, et l’on peut compter sur un bel ouvrage ; car le sujet est admirable, et le poète est M. Delille.
Bernard Jullien
Le style de M. Chênedollé est, en général, très correct ; il est toujours harmonieux et s’élève fort souvent aux plus hautes formes poétiques ; c’en est assez pour faire concevoir que c’est un poème didactique recommandable (Le Génie de l’homme) ; il faut avouer aussi qu’il participe au malheur de presque tous les poèmes didactiques modernes : il est extrêmement pénible à lire de suite.
Sainte-Beuve
Chênedollé a de l’haleine ; il a plus de grandiose que Delille ; il fait ses vers avec son cœur.
Hippolyte Babou
Il est impossible de ne pas estimer et de ne pas aimer Chênedollé : c’est un esprit élevé, une imagination enthousiaste et sympathique, une conscience pure, une âme céleste. Mais la volonté qui est l’aile du génie manqua toujours à ce poète inquiet, chaste, platonique et précieusement timoré jusque dans ses hardiesses. On l’avait surnommé le Corbeau dans cette volière de Mme de Beaumont, où celle-ci avait pris elle-même le surnom d’hirondelle. On aurait mieux fait de l’appeler le cygne gris ou le cygne malade.