(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Lahor, Jean = Cazalis, Henri (1840-1909) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Lahor, Jean = Cazalis, Henri (1840-1909) »

Lahor, Jean = Cazalis, Henri (1840-1909)

[Bibliographie]

Les Chants populaires de l’Italie, texte et traduction (1865). — Vita tristis, poésies (1865). — Melancholia (1868). — Le Livre du Néant (1872). — Étude sur Henri Regnault, sa vie et son œuvre (1872). — L’Illusion (1875). — Le Cantique des Cantiques, traduction en vers d’après la version de M. Reuss, publié sous le nom de Jean Lahor (1885). — L’Illusion, poésies complètes sous le nom de Jean Lahor (1888). — Les Grands Poèmes religieux et philosophiques (1888). — Les Quatrains d’Al-Ghazali (1896). — La Gloire du Néant (1896). — Poésies (1897). — William Morris, étude (1897).

OPINIONS.

Ferdinand Brunetière

L’esprit de curiosité scientifique dont la trace se retrouve dans quelques-uns de ses meilleurs poèmes le poussa dans des directions variées. Étudiant en droit, puis en médecine, passionnément épris et profondément instruit des littératures orientales, il a joint à cette riche et multiple expérience intellectuelle celle des grands voyages et de la vie cosmopolite. C’est dire que peu d’écrivains de ce temps-ci ont coulé plus de métaux et de plus précieux dans le moule de leurs vers. Un goût souverain de l’art, un amour à la fois religieux et mélancolique de la beauté, une sorte de mysticisme nihiliste, de désenchantement enthousiaste et comme un vertige de mystère, donnent à sa poésie un charme composite, inquiétant et pénétrant comme celui des tableaux de Burne-Jones et de la musique tzigane, des romans de Tolstoï et des lieds de Heine.

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-).]

Jules Lemaître

L’Illusion est vraiment un fort beau livre, plein de tristesse et de sérénité. Il charme, il apaise, il fortifie. Après l’avoir relu, je le mets décidément à l’un des meilleurs endroits de ma bibliothèque, non loin de l’Imitation, des Pensées de Marc-Aurèle, de la Vie intérieure et des Épreuves de Sully Prudhomme, — dans le coin des sages et des consolateurs.

[Les Contemporains ().]

Émile Faguet

Jean Lahor (Cazalis) a, autant qu’il le veut, l’ampleur, la largeur, le vaste regard et la vaste envergure qui conviennent à de pareils sujets. Une seule chose était à craindre dans des poèmes qui ont tous pour matière la vanité des efforts de l’homme, de ses désirs et de ses joies ; c’était la monotonie. Jean Lahor a évité cet écueil par un très bon moyen qui n’est pas à la portée de tout le monde, et qui consiste tout simplement à être pénétré et convaincu de ce qu’il dit… Je crois qu’on avait rarement traduit Schopenhauer en vers d’une façon aussi précise et aussi forte. On voit assez que l’œuvre de Jean Lahor, de l’épicurisme nous ramenant au stoïcisme par le grand et beau détour de la contemplation désintéressée, est, quoi qu’on en puisse penser au point de vue de la dialectique rigoureuse, un très grand et très séduisant voyage, fécond en fortes pensées, et du reste d’une majestueuse pensée… Je quitte à regret le recueil de Jean Lahor. C’est une œuvre forte, brillante et variée, vigoureusement pensée et le plus souvent d’un très grand style.

[La Revue bleue (octobre ).]