Bruant, Aristide (1851-1925)
[Bibliographie]
Dans la rue (1889). — Dans la rue, 2e volume (1895). — Chansons nouvelles (1896).
OPINIONS.
François Coppée
Je fais grand cas de l’auteur de : Dans la rue , et je le tiens pour un descendant, en ligne directe, de notre Villon. Rien de livresque, rien d’artificiel dans ses vers, d’un jet si naturel, d’un accent si populaire.
En sortant de la Chambre des horreurs de son livre, on emporte cette pensée triste, et consolante à la fois, que le vice et le crime connaissent la souffrance, et que les monstres sont à plaindre.
Ce poète, sincère jusqu’au cynisme, mais non sans tendresse, cherche ses inspirations dans le ruisseau ; mais il y voit aussi briller un reflet d’étoile, la douce pitié.
Georges Courteline
« Un chien, deux chiens, trois chiens, des bottes ! Un pantalon de velours à côtes que complètent un gilet à revers et une veste de chasse à boutons de métal ! Un cache-nez rouge au mois de mai, une chemise rouge en tout temps ! Sous un vaste chapeau à la va-te-faire-lanlaire, la tête, belle et douce, d’un chouan résolu. Le passant inquiet s’arrête et interroge : — Bon Dieu ! qu’est-ce que c’est encore que celui-là ? Celui-là, c’est Montmartre, Montmartre tout entier qui prend le frais à sa porte, c’est Aristide Bruant, l’auteur de Saint-Lazare , né à Courtenay (Loiret), le 6 mai 1851. »