Boyer, Philoxène (1827-1867)
[Bibliographie]
Le Feuilleton d’Aristophane, comédie en vers, avec Théodore de Banville (1853). — Les Chercheurs d’amour, scènes de la vie romanesque (1856). — Le Cousin du Roi, comédie en vers, avec Théodore de Banville (1867). — Les Deux Saisons, poésies (1867).
OPINIONS.
Théodore de Banville
Ô jeune homme dont les premiers chants furent pénétrés d’une tendresse si émue, victime que l’Étude avait choisie pour montrer comme elle est une maîtresse jalouse, ô poète, cœur brisé, ô prunelle avide et curieuse, ô subtil esprit en éveil, ô mon frère endormi, chère âme !
Théophile Gautier
Les Deux Saisons de Philoxène Boyer, où l’éloquent orateur du quai Malaquais, qui est aussi un vrai poète, résume ses joies, hélas ! bien rares, ses douleurs et ses résignations.
Maxime Du Camp
Il ressemblait à un chat maigre qui fait le gros dos. L’admiration le débordait ;
il pâlissait à la prose de Chateaubriand et
sanglotait aux vers d’Hugo ;
c’est lui qui, parlant de l’apostrophe de Ruy Blas aux courtisans, a dit :
« C’est ruisselant d’inouïsme ! »
C’était un lyrique : sans
Haydée, Lamartine
sans Elvire. Lui aussi, il avait rêvé de remplir l’univers de son nom, de faire
des poèmes et des drames ; d’être à la fois Shakespeare et Musset, Goethe et Leopardi. Il ne fut rien, car la
misère le dévora. Il avait du talent qui n’était point médiocre, sans imprévu,
mais d’une exubérance parfois éclatante.
Emmanuel Des Essarts
Reprenant en quelque sorte l’office de l’aimable Méry, il multiplia les strophes de circonstance, vers d’anniversaires, dédicaces, cantates, etc… Il porta à la perfection ce que l’on pourrait appeler l’improvisation savante, tant il y a d’étalage d’érudition dans ces œuvres liées d’un jet facile. Les pages lyriques ont été recueillies quelques mois avant sa mort, sous le titre : Les Deux Saisons. Le volume a trahi quelque peu l’espoir des lettrés. Il y a plus d’esprit et de science que de sentiment et d’inspiration dans ces poèmes qui ne sont souvent que de longs madrigaux.