(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bourget, Paul (1852-1935) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bourget, Paul (1852-1935) »

Bourget, Paul (1852-1935)

[Bibliographie]

Au bord de la mer, poésies (1872). — La Vie inquiète, poésies (1875). — Édel, poème (1878). — Les Aveux, poésies (1882). — Essais de psychologie contemporaine (1883). — L’Irréparable (1884). — Deuxième amour (1884). — Profils perdus (1884). — Cruelle énigme (1885). — Nouveaux essais de psychologie contemporaine (1885). — Poésies : Au bord de la mer ; La Vie inquiète, petits poèmes (1885). — André Cornélis (1886). — Un crime d’amour (1886). — Mensonges (1887). — Études et portraits (1888). — Pastels (1889). — Le Disciple (1889). — Un cœur de femme (1890). — La Terre promise (1892). — Cruelle énigme (1893). — Un scrupule (1893). — Cosmopolis (1894). — Un saint (1894). — Steeple-chase (1894). — Outre-mer, notes sur l’Amérique (1896). — Une idylle tragique (1896). — Recommencements, nouvelles (1897). — Voyageuses (1897). — Complications sentimentales (1898). — La Duchesse bleue (1898). — Trois petites filles (1898). — Œuvres complètes : Relique (1899) ; Un cœur de femme (1899).

OPINIONS.

Stanislas de Guaita

Curieux des diagnostics moraux, très familier des choses du cœur, M. Bourget doit à ses préoccupations psychologiques de rares qualités de pénétration et d’analyse, sensibles jusqu’en ces poèmes d’une langue à ce point discrète et musicale, qu’on croit entendre le dialogue aérien de Miranda et d’Ariel.

[Préface à Rosa Mystica ().]

Auguste Dorchain

Les Aveux (1882) dominent jusqu’ici de très haut l’œuvre poétique de Paul Bourget. Dans ce livre, le poète nous confesse, avec une intensité douloureuse, les troubles d’un cœur désemparé, au lendemain de la grande déception d’amour à demi racontée dans Édel.

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-).]

Jules Barbey d’Aurevilly

L’enthousiasme, je dirai plus, le fanatisme de M. Paul Bourget, pour Byron, dont il descend par les sensations et par les sentiments, est assez grand et assez résolu pour ne pas souffrir d’un jugement qui le rapproche même pour le diminuer, du grand poète qu’il admire le plus. Venu après de Musset et le grand Lamartine, traités si haut la main de négligés et d’incorrects par les brosseurs de rimes de ce temps, M. Paul Bourget, — que Théophile Gautier aurait cru rabaisser en le traitant d’éloquent et de passionné ; car il avait, Gautier, sur les éloquents et les passionnés, l’opinion que les citrouilles gelées pourraient avoir sur les boulets rouges et la poudre à canon, — M. Paul Bourget n’en restera pas moins Byronien de religion poétique, il ne changera pas l’âme qu’il a et ne se laissera pas étouffer dans d’ineptes systèmes et des poétiques de perdition. Ce Byronien, tombé comme la foudre en plein réalisme, est presque Byronien deux fois. Il a, chose singulière ! d’autres rapports avec son poète que ceux qui viennent de l’analogie des natures et des manières de sentir. Débutant à peu près au moment de la vie où Byron publiait ses Heures de loisir, il avait sur le Byron des Heures de loisir d’avoir déjà passé par les impressions que lord Byron ne connut qu’après Childe-Harold… Je l’ai dit, c’est une âme de poète que M. Paul Bourget. Il n’a pas effacé de son front ce grand et beau reflet de Dieu, qui s’y débat contre les ombres du doute quand tous les autres l’ont éteint sur le leur. Le matérialisme ne l’a point durci.

[Les Œuvres et les Hommes : les Poètes ().]

Charles Morice

La voix de M. Bourget a toujours été faible, mais elle a été juste, aristocratique et pénétrante. Dans ses vers, qui sont presque tous d’un délicieux lakiste, il atténuait la grande beauté sombre de Baudelaire — et ce cri de râle ! — jusqu’à la plainte d’une âme où l’intelligence étouffe le cœur, et trouvait le secret d’être poète avec une psychologie un peu neutre, plus craintive qu’angoissée.

[La Littérature de tout à l’heure ().]

Marcel Fouquier

Certains vers de M. Paul Bourget seraient assez inintelligibles, ou du moins n’auraient pas leur sens réel et profond, si l’on n’y retrouvait pas l’écho de cette religion de la Beauté qui a la vertu d’un opium délicieusement mystique, l’attrait d’une révolte, la douceur d’une rédemption.

[Profils et portraits ().]