Boschot, Adolphe (1871-1955)
[Bibliographie]
Matin d’automne (1894). — Rêves blancs (1894). — Faunesses et bacchantes (1895). — Pierre Robert, roman (1896). — La Crise poétique (1897). — Poèmes dialogués (1900). — La Réforme de la prosodie (1901).
OPINIONS.
Émile Faguet
C’est un très bon poète que M. Boschot. Nous avons déjà de lui les Rêves blancs, dont je vous ai parié avec sympathie, un curieux et ingénieux roman Pierre Robert, où il y a du lyrisme, de la passion et je ne sais quelle étrangeté qui n’est pas toujours factice. Et voici les Poèmes dialogués, qui sent sans aucun doute, du moins de ma part, ce que l’auteur a fait de meilleur. M. Boschot s’y révèle poète philosophe, et l’on voit bien, d’abord, qu’il a beaucoup lu Sully Prudhomme et Alfred de Vigny, ensuite et surtout qu’il est capable par lui-même d’une pensée forte, pénétrante et triste…
Mais ce n’en est pas moins un poète cher au cœur et d’une singulière puissance d’émotion. Il a cet accent incisif qui fait que la voix qui parle bas semble descendre au plus profond de nous-mêmes et s’y graver. Il a surtout une méthode qu’il tient de sa manière de sentir et qui est fort originale. Le poème se présente à lui sous forme de dialogue, parce que sa pensée, complexe, est faite de plusieurs sentiments qui se heurtent ou se poursuivent et finissent par s’entrelacer en beaux groupes synthétiques Les Poèmes dialogués rappellent souvent les Dialogues philosophiques de M. Renan. Je dis seulement qu’ils les rappellent : mais c’est déjà un fier éloge.
… M. Boschot est un poète plein d’idée et d’idées poétiques. C’est un des citoyens les plus distingués de notre Parnasse.
André Rivoire
Ce sont de véritables symphonies que ces poèmes, et les vers y sont délicieux ; il en est de très doux, comme atténués de sourdines ; d’autres, çà et là, éclatent et montent comme des cris… et voici qu’après d’indécis murmures, tout à coup, des strophes éloquentes se poussent l’une l’autre d’un large mouvement… Ce livre d’émotion, de pensée, d’harmonie, est original et reste simple.
Gustave Lanson
M. Adolphe Boschot nous offre, dans ses Poèmes dialogués, une pure essence de poésie : quelque chose de doux, de profond, de sincère, de pénétrant, des rêves épanouis en images, une imprécision claire, un poudroiement lumineux qui enveloppe toutes les formes et les idéalise. Il nous parle non des accidents passionnels de sa biographie, mais des inquiétudes éternelles de la vie intérieure… Il a bien fait ce qu’il a voulu.