(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arène, Paul (1843-1896) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Arène, Paul (1843-1896) »

Arène, Paul (1843-1896)

[Bibliographie]

Pierrot héritier, pièce en un acte, en vers (1865). — Jean des Figues, roman (1868). — Les Comédiens errants, pièce en vers, avec M. Valery Vernier (1873). — Un duel aux lanternes, comédie en un acte, en vers (1873). — Ilote, avec Charles Monselet, un acte en vers (1875). — La Gueuse parfumée, nouvelles, dont Jean des Figues (1876). — Le Char, opéra-comique en vers libres, avec Alphonse Daudet (1878). — Le Prologue sans le savoir (1878). — La Vraie Tentation de Saint-Antoine, contes de Noël (1879) — Au bon soleil (1881). — Paris ingénu (1883). — Vingt jours en Tunisie (1884). — La Chèvre d’or, roman (1889). — Le Midi bouge (1885). — Contes choisis (1896). — Domnine, roman (1896). — Friquettes et Friquets (1897). — Le secret de Polichinelle (1897). — Les Poésies de Paul Arène, avec une préface d’Armand Silvestre (1899).

OPINIONS.

Tancrède Martel

Paul Arène, toujours fidèle à la lyre, faisait jouer ses Comédiens errants, en collaboration avec M. Valery Vernier, un Duel aux lanternes, étourdissante comédie où le vers atteint aux effets d’art les plus inattendus, Ilote, jolie fantaisie athénienne rimée en compagnie de Charles Monselet, et le Char, opéra-comique en vers libres, dont Alphonse Daudet cisela l’une des roues. En outre, Paul Arène a semé, un peu partout, de ravissantes pièces de vers d’un atticisme tendre et raffiné, d’un parisianisme étincelant.

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-).]

Jules Tellier

M. Paul Arène, conteur exquis en prose, se montre, je crois, aussi souvent parisien que provençal dans ses vers trop rares.

[Nos Poètes ().]

Anatole France

« Je vins au monde au pied d’un figuier, un jour que les cigales chantaient. » C’est ce que rapporte de sa naissance Jean des Figues, dont M. Paul Arène a conté l’histoire ingénue. Un jour, quand M. Paul Arène aura sa légende, on dira que c’est ainsi qu’il naquit lui-même, au chant des cigales, tandis que les figues-fleurs, s’ouvrant au soleil, égouttaient leur miel sur ses lèvres. On ajoutera, pour être vrai, qu’il avait, comme Jean des Figues, la main fine et l’âme fière, et l’on gravera une cigale sur son tombeau, de goût presque antique, afin d’exprimer qu’il était naturellement poète et qu’il aimait le soleil.

[La Vie littéraire ().]

Armand Silvestre

En réalité, le prosateur et le poète ne firent qu’un en lui. Ce qui le distingue, au même point, sous les deux aspects différents, c’est l’absence absolue de cette chose odieuse qu’est le métier. Courteline, un vrai lettré aussi, me disait un jour, en me parlant des contes de Paul Arène : « C’est superbe et on ne voit pas comment c’est écrit. » Dans ses poésies non plus, c’est-à-dire dans une expansion plus intime encore de sa nature, — car c’est dans le rythme surtout que ce poète affirme, même inconsciemment, les sincérités de son âme, — on ne rencontre que lui-même. Il chante comme il écrit, par un don merveilleux de donner aux autres le meilleur de soi dans une formule harmonieuse, comme l’oiseau, comme la source, comme le zéphyr. Volontiers il se comparait à la cigale. Mais c’était une coquetterie provençale et une modestie de son talent. Bien plutôt il fut l’abeille qu’autrefois entendit bourdonner l’Hymette et qui, immortelle à travers l’âge, nous apporta, dans son miel, un peu du soleil d’Ionie.

[Préface aux Poésies de Paul Arène ().]