(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aicard, Jean (1848-1921) »
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(1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — A — Aicard, Jean (1848-1921) »

Aicard, Jean (1848-1921)

[Bibliographie]

Les Jeunes Croyances (1867). — Au clair de la lune, comédie (1870). — Les Rébellions et les Apaisements (1871). — Pygmalion, poème dramatique en un acte (1872). — Mascarille, à-propos en un acte (1872). — Mascarille, un acte en vers (1878). — La Vénus de Milo, documents (1874). — Poèmes de Provence (1874). — La Chanson de l’enfant (1875). — Visite en Hollande (1879). — Miette et Noré, poésies (1880). — Othello ou le More de Venise, drame en cinq actes et en vers (1881). — Lamartine, poème (1883). — Smilis, pièce en quatre actes et en vers (1884). — Emilio, drame en quatre actes, en prose (1884). — Le Dieu dans l’Homme (1885). — Le Livre des petits, poésies (1886). — Le Livre d’heures de l’amour, poésies (1887). — Au bord du désert, poésies (1888). — Le père Lebonnard, pièce en quatre actes, en vers (1889). — Roi de Camargue (1890). — Jésus (1896). — Notre-Dame d’Amour (1896). — Tatas, roman (1901).

OPINIONS.

Paul Ginisty

M. J. Aicard, dans son Livre d’heures de l’amour, ne fait pas un grand pas en avant. Des poètes qui, comme lui, ont déjà conquis la renommée, on aimerait quelque effort nouveau. Mais la forme est chez lui souvent exquise, ainsi que dans ses précédents recueils, et l’inspiration délicate. Je citerai, par exemple, comme une chose charmante, sa Déclaration d’amitié. Rien d’inattendu toutefois, et c’est là ce qui fâche un peu de lu part d’un bon ouvrier comme M. Aicard. Çà et là aussi, un certain romantisme un peu attardé dans l’expression. Par contre, il faut signaler particulièrement de petites pièces, dans le goût des poètes grecs, qui sont ravissantes, la Rose jalouse, entre autres :

Comme elle m’embrassait, une rose au corsage,
La rose me piqua, jalouse du visage ;
Je baisai donc la fleur qui, rose avec pâleur,
Me parut un sourire appuyé sur ma bouche
Ce que voyant (l’amour pour un rien s’effarouche),
L’enfant m’égratigna, jalouse de la fleur.

Mais, encore une fois, ce que l’on souhaiterait d’un artiste comme M. Aicard, c’est une note plus hardie, plus moderne.

[L’Année littéraire (7 juin ).]

André Lemoyne

M. Jean Aicard a de la verve, et, selon l’expression de M. Jules Levallois, « un fonds de tendre humanité », de la force et de l’éclat, ainsi qu’une grande vaillance de poète. Dans la Chanson de l’enfant, la Légende du chevrier, fraîche idylle éclose sous les cieux clairs d’Orient, il vous donne à la fois l’impression d’une page de la Bible et de Théocrite. De pures images pour les yeux, une délicieuse musique pour l’oreille et des notes émues pour le cœur, tout y est.

[Anthologie des poètes français du xixe  siècle (1887-).]

Jean-Jacques Weiss

Je n’en veux pas trop à Smilis. À l’occasion de Smilis, j’ai relu le poème Miette et Noré, du même auteur. Qu’il est joli, le flic floc, par où s’ouvre le poème ! Qu’il a de la fraîcheur ! Qu’il nous met bien dans l’oreille le bruit de la petite rivière provençale, courant, limoneuse, sur les cailloux ! Ô ubi campi ! Ô vallons du Tholouet et de la Napoule ! Ô rives de l’Arc au pied des monts lumineux ! Ô bocages plantés d’oliviers ! Ô blanches feuilles ! Ô soleil ! Mais Smilis ? Ah ! Smilis !

[Autour de la Comédie-Française ().]

Philippe Gille

Je ne puis passer sous silence le beau livre, Poèmes de Provence, que vient de publier M. Jean Aicard, un poète s’il en fut et de la bonne école… Remarquons que tout le volume est dédié aux cigales si chères aux Provençaux… Il ne me leste plus qu’à engager le lecteur à lire avec recueillement ces poèmes dont chaque vers est ciselé à la façon antique ; il y a dans ce livre un parfum de poésie grecque et une pureté de forme et de langage qui rappellent le charme des bonnes œuvres d’André Chénier.

[La Bataille littéraire ().]

Philippe Gille

Il appartenait à un écrivain comme M. Jean Aicard de nous dire, avec son éloquence, le beau et charmant poème de la naissance, de la vie et de la mort du Christ. Ce livre a pour titre : Jésus, et renferme peut-être, sous la forme simple et châtiée, les meilleures inspirations du poète. Il suit pas à pas l’Évangile, et, sans forcer la forme de son vers, sans lui faire subir de cruelles irrégularités, y fait entrer la prose des Évangiles. Ce n’est pourtant pas une simple traduction versifiée du Nouveau Testament, l’imagination y prend sa place, la légende aussi, mais avec la discrétion qui convient à un pareil sujet.

[Ceux qu’on lit ().]