Barbier, Auguste (1805-1882)
[Bibliographie]
Ïambes (1831). — Odes et Poèmes, augmentés d’Il Pianto et de Lazare (1833). — Benvenuto Cellini, opéra en deux actes, avec Léon de Wailly, musique de Berlioz (1838). — Chants civils et religieux (1841). — Rimes héroïques (1843). — Le Décameron, de Boccace, traduction (t 845). — Jules César, de Shakespeare, traduction (1848). — Silves (1864). — Satires (1865). — Trois passions nouvelles (1867). — La Chanson du vieux marin, de Coleridge (1876). — Contes du soir (1879). — Histoires de voyage▶ (1880). — Chez les poètes, études, traductions et imitations en vers (1882). — Souvenirs personnels et silhouettes contemporaines (1883). — Poésies posthumes (1884).
OPINIONS.
Auguste Desplaces
M. de Musset lui-même avait ses
racines dans le cénacle. La révolution des Trois Jours avait emporté et noyé dans
son brusque courant tous ces discrets ombrages du Delta romantique, lorsque cette
voix stridente et rauque vint à retentir, comme pour rompre aussi de ce côté — là
avec le passé. J’ai sous les yeux la première édition des Ïambes
avec une préface curieuse à consulter, car elle respire toute l’exaltation
fiévreuse du moment. L’éditeur y parle des tours de force plaisans ou bizarres de la littérature présente, et à
voir, selon lui, le nouveau poète armé de la massue, « vous diriez un
athlète sans draperies, entraîné tout à coup dans un cirque de théâtre, parmi
des danseurs couverts de paillettes et étincelants d’or faux »
.
Gustave Planche
occupe un rang glorieux dans la poésie contemporaine ; ce rang, il ne le doit qu’à ses œuvres, car la critique n’a pas eu besoin d’intervenir et d’expliquer à la foule le sens et la valeur des paroles du poète. , de l’Idole et de Popularité a conquis par lui-même, sans le secours d’amitiés complaisantes, la place à laquelle il avait droit de prétendre.
Alphonse de Lamartine
André Chénier à l’échafaud.
, dont l’ïambe vengeur en 1830 dépasse en virilité l’ïambe d’… Un poète unique dans notre temps, Pindare en verve et dépassé Juvénal en colère mais verve lyrique aux images de Phidias comme la Cavale, colère sainte aux accents d’airain comme l’Imprécation biblique.
, c’est lui qui, dans un ïambe intitulé la Curée, a égaléLeconte de Lisle
Au fond, et en réalité, c’est un homme de concorde et de paix, revêtu de la peau de Némée. Il est vrai que les poils du lion l’enveloppent souvent, de telle sorte qu’on s’y trompe… Certes, les Ïambes et surtout Il Pianto renferment d’admirables choses. Il y a là une éruption de jeunesse pleine parfois d’énergie et d’éclat, bien que de trop fréquentes défaillances en rompent le jet vigoureux. Que de vers superbes, spacieux, animés d’un mâle sentiment de nature et se ruant à l’assaut des hautes périodes ! Mais aussi que de vers asthmatiques, blêmes, épuisés n’en pouvant plus.
Charles Baudelaire
La poésie se suffit à elle-même. Elle est éternelle et ne doit jamais avoir besoin d’un secours extérieur. Or, une partie de la gloire d’
lui vient des circonstances au milieu desquelles il jeta ses premières poésies. Ce qui les fait admirables, c’est le mouvement lyrique qui les anime, et non pas, comme il le croit sans doute, les pensées honnêtes qu’elles sont chargées d’exprimer.Théophile Gautier
Après les journées de Juillet, ◀voyage du poète en Italie, est d’une couleur comparativement sereine, et le tonnerre qui s’éloigne n’y gronde plus que par roulements sourds. Lazare décrit la souffrance des misérables sur qui roule le poids de la civilisation, les plaintes de l’homme et de l’enfant pris dans les engrenages des machines, et les gémissements de la nature troublée par les promesses du progrès.
fit siffler le fouet de ses Ïambes et produisit une vive impression par le lyrisme de la satire, la violence du ton et l’emportement du rythme. Cette gamme, qui s’accordait avec la tumultueuse effervescence des esprits, était difficile à soutenir en temps plus paisible. Il Pianto, destiné à peindre leSainte-Beuve
Comme un fils de bourgeois, poussé et jeté hors des gonds, il avait eu, on l’a
dit, son heure d’héroïsme, son jour de « sublime ribote ». Cette ribote de poésie
ne s’est jamais plus retrouvée depuis ce jour-là. Dans ses vers mêmes sur
l’Italie, et malgré de très beaux passages, il se trahissait déjà beaucoup
d’incertitude et d’indécision : Vigny disait, à propos du Pianto : « C’est
beau mais ce n’est déjà plus de lui
». Il m’est arrivé à moi-même de le
comparer dès lors à un homme qui marche dans un torrent et qui en a jusqu’au
menton ; il ne se noie pas, mais il n’a pas le pied sûr ; il tâtonne et vacille
comme un homme ivre. Musset, dans une bambochade inédite (Le Songe du
Reviewer), donne l’idée de comme d’un petit homme qui marche entre quatre grandes
diablesses de métaphores qui le tiennent au collet et ne le lâchent pas :
Et quatre métaphoresOnt étouffé!
Honoré de Balzac
… Lamartine le seul poète vraiment poète de notre époque ; n’a que des moments lucides.
, c’est avec