Méry, Joseph (1797-1866)
[Bibliographie]
Napoléon en Égypte, avec Barthélemy (1828). — Le Fils de l’homme, avec Barthélemy (1829). — Waterloo, avec Barthélemy (1829). — Œuvres poétiques de Barthélemy et Méry, 4 vol. (1831). — Les Douze Journées de la Révolution, avec Barthélémy (1833-1835). — Héva ; la Floride ; la Guerre de Nizam (1843-1847). — Le Chariot de terre cuite, du roi Soudraka, adaptation avec G. de Nerval (1850). — Les Uns et les Autres, souvenirs contemporains (1864).
OPINIONS.
Auguste Desplaces
Pas plus que Méry. Le grand ressort de ce talent-là, c’est l’esprit, un esprit souple, toujours dispos, plein de saillies et de couleur.
, on ne doit omettre le spirituel poèteAlexandre Dumas
Barthélemy est de haute taille, Méry de taille ordinaire ; est froid comme une glace, Méry ardent comme la flamme ; muet et concentré, Méry loquace et tout en dehors ; manque d’esprit dans la conversation, Méry est une cascade de mots, un paquet d’étincelles, un feu d’artifice.
Philoxène Boyer
C’est d’Ovide que descend ce charmeur ! En vain, un témoignage qui a force d’oracle lui confère la dignité d’une généalogie plus mémorable encore en vain, Hugo lui-même consacre
… Méry, le poète charmantQue Marseille la Grecque, heureuse et noble ville,Blonde fille d’Homère, a fait fils de Virgile.
Je résiste cette fois, cette fois seulement, à l’autorité irrésistible… D’Ovide à Méry, au contraire, c’est l’identité qui certifie la parenté. Chez tous deux, l’art des vers est un don gratuit et naturel ; pour tous deux, « diversité, c’est la devise » ; ils courtisent, en passant, Melpomène ; ils décorent leurs impressions de voyage des ornements de la métrique et du bel esprit ; ils brassent et rebrassent en mille façons leurs imaginations amoureuses, et, dans leurs livres galants, comme dans les rues d’Abdère affolée, résonnent les litanies voluptueuses de « Cupidon, prince des hommes et des dieux » ; diseurs raffinés, railleurs aisés, complimenteurs faciles, tous deux fuient la solitude, s’égaient à répandre leurs qualités aimables, et s’évertuent à propager, devant les assemblées brillantes, le mérite et la renommée de leurs contemporains et de leurs prédécesseurs.
Édouard Fournier
C’est en Italie qu’il alla dépenser sa verve. La part qu’il avait prise au beau poème de Napoléon en Égypte, et à celui du Fils de l’homme, lui avaient acquis toutes les sympathies des Bonaparte de Florence et de Rome. Il fut leur hôte et leur enchanteur. Que de vers il éparpilla sous ce beau ciel, que d’improvisations à chaque coin de cette terre bénie, où il semblait aller comme le féerique épagneul des contes de La Fontaine, qui court en secouant des pierreries !