Lafenestre, Georges (1837-1919)
[Bibliographie]
Les Espérances (1863). — Idylles et chansons (1873). — L’Art vivant (1881). — Bartolomea, roman (1883). — Maîtres anciens (1882). — La Peinture italienne (1885). — La Vie et l’œuvre du Titien (1886).
OPINIONS.
Théodore de Banville
Voici M. G. Lafenestre, un écrivain tout nouveau ; son volume : Les Espérances, contient un sonnet sans défaut et un long poème, et le poème vaut le sonnet. Rarement, nous avons vu un si grand souffle, une inspiration si hautaine à la fois et si pure. La langue est ferme, précise, sonore, la pensée ailée. Pas de dissonances, partout une harmonie puissante et sobre. Si l’on pouvait reprocher quelque chose à M. Lafenestre, ce serait d’avoir écrit des poèmes avec la seule préoccupation du beau, sans songer un instant à la nécessité d’étonner, que la paresse des lecteurs modernes rend si implacable.
Sainte-Beuve
Georges Lafenestre qu’on a fort salué pour ses Espérances, espérances (c’est bien le mot) pleines de fraîcheur, en effet, d’une sève abondante et riche, d’une fine grâce amoureuse.
André Theuriet
Georges Lafenestre a passé une partie de sa jeunesse en Touraine. C’est là, sans doute, au sein des spacieuses et lumineuses vallées de la Loire et du Cher, près de ces belles eaux où se reflètent les châteaux d’Amboise, de Langeais et de Chenonceaux, qu’il a subi inconsciemment l’influence des poètes et des artistes du xvie siècle. Son œuvre poétique garde de nombreuses traces de son séjour dans les molles et joyeuses campagnes tourangelles. Georges Lafenestre est un amoureux de la Renaissance, et l’Italie l’a de bonne heure attiré.
Paul Verlaine
Peu après la publication des Espérances, saluée non sans enthousiasme par la génération levante des poètes admirateurs de Leconte de Lisle et de Théodore de Banville, en dépit des fortes réminiscences de Musset qui s’y trouvait… Lafenestre collabora au Parnasse, où ses contributions eurent un très grand succès d’estime, bien juste. Il était désormais classé, non parmi les moindres, quelque chose comme entre Sully Prudhomme et Armand Silvestre.
Les recueils qui suivirent et qui s’intitulent : La Clef des champs, l’Âme en fête et la Chute des rêves, continuent, accentuent, portent à leur sommet de perfection les grandes qualités si brillamment inaugurées dans les Espérances.