(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIV » pp. 95-96
/ 2192
(1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXIV » pp. 95-96

XXIV

reprise et fin de la querelle de janin et de dumas. — eugène sue. — théodore burette.

Il avait été décidé que Janin ne répondrait pas à Dumas. Pourtant Dumas la lui avait faite si belle qu’après réflexion et ayant choisi ses points, il a pris le parti de répondre. Il l’a fait ce matin dans les Débats, et victorieusement, ce me semble. Ce qui doit accabler l’autre, c’est que Janin l’a surtout battu avec les articles de toute la presse dont il a composé un assez joli petit faisceau et une bonne poignée de verges.

— Toutes les insinuations sur les primes accordées à… par les ministères sont malheureusement trop fondées. Vous avez là un soupirail qui s’entr'ouvre sur ces antres ténébreux de notre littérature. Ce sont de vrais mystères de Paris.

— … Sue a vu de bonne heure le fond de cale, il nous en fait jouir aujourd’hui.

La sottise et la duperie du public lui ont indiqué nettement sa voie en se laissant prendre à sa philanthropie : il n’a qu’à continuer. — Il semble que l’homme au petit manteau bleu lui ait jeté son manteau.

Je joins ici un feuilleton tiré de la Démocratie pacifique, journal phalanstérien et fouriériste, nouvellement publié, quotidien (numéro du samedi 5 août). Burette est un professeur d’histoire de l’Université : bon garçon, bon vivant22. Sue a peu à faire pour être aussi de la philanthropie des bons vivants !

Burette est un rabelaisien qui n’y regarde pas de si près. Les phalanstériens sont aussi un peu de la religion. Ils font à souhait son jeu au maître farceur. Le catholicisme a eu ses tartufes ; l’abbaye de Thélème aura aussi les siens.