Roucher, [N.ABCD] né à Montpellier, s'est fait connoître par un Poëme en douze Chants, intitulé les Mois, fort vanté avant l'impression, & oublié presque aussi-tôt qu'il a été exposé au grand jour. Ce n'est pas qu'on n'y trouve de l'esprit, du savoir, & même un certain talent ; mais il manque de goût & de sentiment, & l'on sait que le génie même auroit de la peine à soutenir un Poëme dépourvu de ces deux qualités. Celui des Mois a d'ailleurs d'autres défauts ; on y rencontre des longueurs, des Vers parasites, sans harmonie, hérissés de mots barbares ; il est plein d'incorrections, de césures bizarres, d'enjambemens forcés ; le plan en est vague, le but indéterminé, la marche inégale & par bonds, le style sec & décousu. C'est plus qu'il n'en faut pour dégoûter entiérement de l'Ouvrage, & justifier les anathêmes qui ont été lancés contre lui.
(1781)
Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV
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